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Apoptose Définition =====Définition courte : =====

L'apoptose est le mécanisme auquel recourt l'organisme pour se débarrasser de cellules inutilisables, indésirables ou potentiellement nocives.


=====Définition longue =====


Source : [CNRS](https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doscel/decouv/xtxt/zvie/apopNiv2_1.htm)
====//**Qu’est ce que l’apoptose ?**//====

Observée pour la première fois par Flemming en 1885, l’apoptose n’a été clairement identifiée qu’en 1972 par Kerr. Il nomma ce phénomène apoptose pour mettre en exergue son aspect sélectif et « volontaire » : l’apoptose est la mort programmée de la cellule. (1)
Cette mort est nécessaire à la vie de notre organisme : elle élimine les cellules endommagées ou néfastes et maintient ainsi l’intégrité de l’organisme.
Ce phénomène, très ancien dans l’évolution, a été observé chez des êtres vivants depuis 3,8 milliards d’années : les eucaryotes unicellulaires. La conservation de l’apoptose au cours de l’évolution a sans doute contribué à la pérennité et au développement des eucaryotes.
L’apoptose reste un phénomène très complexe assez peu connu des scientifiques.

====Quel est le rôle de l’apoptose ?
====
L’apoptose contribue à l’homéostasie de l’organisme. Elle détruit les cellules défectueuses qui peuvent mettre en péril l’intégrité de notre corps.
Si l’ADN de cellules potentiellement cancéreuses n’est pas réparé par les mécanismes compétents, la cellule doit être détruite par apoptose.
L’apoptose détruit également les cellules immunitaires T autoréactives, c’est-à-dire les cellules susceptibles de s’attaquer à l’organisme et ainsi le mettre en péril.
L’apoptose est un processus capital du développement, aussi bien d’un point de vue anatomique que d’un point de vue neurologique.
La formation des doigts d’un embryon, par exemple, requiert de nombreuses apoptoses. Les cellules cartilagineuses du mésenchyme de la main sont produites en très grandes quantités. La main a alors une forme de rectangle.
Des apoptoses creusent les espaces interdigitaux pour donner à la main sa forme.
Le bon développement neurologique est également dépendant de l’apoptose. Les connexions nerveuses ont lieu en grandes quantités lors du développement embryonnaire, certaines d’entre elles n’ont pas lieu d’être. L’apoptose est là pour remettre de l’ordre, elle élimine les mauvaises connexions.


Comment la cellule entre-t-elle en apoptose ?

L’apoptose se déclenche sous l’influence de différents facteurs. Le stress, les lésions de l’ADN, la protéine Fas (anticorps spécifique), le TNF (Tumor Necrosis Factor), la perforine et le grenzyme B déclenchent l’apoptose.
Ces facteurs détruisent la protéine Bcl-2 responsable de l’ouverture et de la fermeture des pores des mitochondries. Ces derniers s’ouvrent et libèrent le cytochrome C dans le cytoplasme. Le cytochrome C joue un rôle primordial dans la chaîne respiratoire mitochondriale au niveau des échanges d’électrons. Une fois sorti de la mitochondrie, le cytochrome C bloque son activité et participe à l’activation des réactions en chaîne de l’apoptose en activant les caspases (enzyme protéase à cystéine qui s’attaque à des séquences aspartates).
Les caspases modifient certaines enzymes, notamment les endonucléases qui agissent sur le nucléosome, elles participent à la condensation de l’ADN.

Comment se manifeste l’apoptose ?

L’apoptose se manifeste suivant un enchaînement de phénomènes complexes qui modifient la physiologie de la cellule.
Tout d’abord, la chromatine se condense et est dégradée. Le cytoplasme et les organites se condensent également, le volume cellulaire diminue. Puis, la cellule en apoptose perd le contact avec les autres cellules, il n’y a plus de communication cellulaire. La membrane de la cellule est alors dégradée et exprime des signaux phagocytaires. Ces signaux incitent les cellules alentour à venir phagocyter les fragments qui restent de la cellule.
Chaque étape est programmée par différents gènes. Trois gènes contrôlent l’entrée de la cellule en apoptose. Les gènes ced-3 et ced-4 stimulent l’apoptose, au contraire le gène ced-9 l’inhibe. 11 autres gènes contrôlent les différentes étapes de destruction de la cellule.
L’enchaînement des réactions, les gènes mis en jeu, ainsi que les interactions entre les gènes et leurs produits sont encore à l’étude : très complexes ils sont encore mal compris.

Quelles sont les conséquences d’une dérégulation de l’apoptose ?

La dérégulation de l’apoptose est due à un déséquilibre entre les produits d’expression des gènes pro-apoptose et ceux des gênes anti-apoptose. Cette dérégulation fait basculer l’équilibre entre mort et croissance cellulaire : l’intégrité de l’organisme n’est plus assurée. (2)
Une inhibition de l’apoptose va laisser proliférer des cellules néfastes, elle peut contribuer à la formation de cancer.
Au contraire, une stimulation de l’apoptose peut conduire l’organisme à se retourner contre lui-même. Le SIDA provoque une apoptose accrue des lymphocytes T4, il diminue les défenses immunitaires de l’organisme et prépare un terrain favorable aux maladies opportunistes. (3) et (4)
Les maladies neurodégénératives et les maladies auto-immunes sont elles aussi dues à une augmentation de la mort de cellules spécialisées.

Qu’est ce qui différencie l’apoptose de la nécrose ?

La nécrose est également une forme de mort cellulaire, elle obéit à des facteurs létaux externes, comme une irradiation ou encore un arrêt de l’irrigation des cellules après un infarctus. Avec la nécrose, la destruction de la cellule se fait souvent par éclatement, la cellule est lysée après avoir reçu un afflux d’eau intracellulaire. La nécrose d’une cellule déclenche une inflammation au niveau des tissus environnants, contrairement à l’apoptose. Cette dernière est un phénomène ordonné qui obéit à des facteurs internes.

oui
Matière organique Définition =====Définition courte : =====



=====Définition longue =====


L’étude du devenir des matières organiques fait appel à des disciplines aussi diverses et rariées que la physico-chimie, la biochimie, la bactériologie ou la mécanique des fluides.
Les matières organiques présentent dans les eaux naturelles sont principalement issues du sol, exception faite
• en périodes d’étiage durant lesquelles les poussées planctoniques constituent des apports non négligeables
• ou dans le cas de déversement accidentels de composés organiques xénobiotiques dans les cours d’eau.
Ces derniers composés d’origine strictement synthétique sont par conséquent difficilement biodégradables et certains sont toxiques

Les matières organiques peuvent être d’origine
• Naturelle
• Anthropique
o Artificiel
o Synthétique


La Matière Organique (MO) est une composante ubiquiste des milieux
• Terrestres (sols, sédiments (Mac Carty, 2001)),
• Aquatiques (eaux de surface (Violleau, 1999) et eaux souterraines (Artinger et al., 2000))
• Et anthropiques (stations d’épuration (Imai et al., 2002), décharges (Kang et al., 2002)),
Mais dont l’origine et la composition restent propres à chaque environnement.
Toute matière organique est basée sur une architecture
• de carbone,
• d’hydrogène,
• d’oxygène,
• d’azote,
• de soufre
• Et de phosphore
issus essentiellement de résidus végétaux et animaux et de l’activité métabolique des microorganismes.
oui
Substances Ajoutées Non Intentionnellement (NIAS) =====Définition courte : =====



=====Définition longue =====

Source: [Food packaging Forum](https://www.foodpackagingforum.org/resources/background-articles/non-intentionally-added-substances-nias)

Les substances non intentionnellement ajoutées (NIAS) sont des composés présents dans les matériaux ou articles en contact avec les aliments (MCA/FCM et FCA), qui ne sont pas ajoutés volontairement mais qui peuvent migrer dans les aliments. Elles incluent des sous-produits, des produits de dégradation ou des contaminants introduits à différents stades de fabrication, d'utilisation ou de recyclage. La détection des NIAS est de plus en plus préoccupante pour la sécurité alimentaire, mais leur identification complète reste difficile en raison de la complexité chimique des matériaux.


Source : Dossier NIAS, 2018
Les matériaux en contact avec les aliments ou MCA (trad. Food Contact Materials, FCMs) et les articles en contact avec les aliments (trad. Food Contact Articles, FCAs) peuvent contenir des substances non intentionnellement ajoutées (NIAS) qui peuvent potentiellement migrer dans les aliments. Les NIAS comprennent toutes les substances qui n'ont pas été ajoutées pour une raison technique lors de la fabrication des FCMs et des FCAs. Elles proviennent de diverses sources et peuvent être regroupées en
• sous-produits,
• produits de décomposition
• et contaminants (Figure 1A).
Les SNIA peuvent pénétrer dans la chaîne d'approvisionnement des FMCs/FCAs à n'importe quel niveau, par exemple, lors de la synthèse chimique des matières premières ainsi que lors de la fabrication, du transport et du recyclage.
La prise de conscience des NIAS en tant que problème préoccupant pour la sécurité alimentaire a augmenté au cours des dernières années en raison de la sensibilité croissante de l'analyse chimique et de l'identification aléatoire de produits chimiques potentiellement dangereux migrant à partir de FCMs et FCAs [1-3]. Comme de nombreux FCMs et FCAs ont une complexité chimique élevée, une caractérisation complète de toutes les NIAS est actuellement irréaliste [4]. On estime que des dizaines de milliers de substances migrent à partir de FCMs et FCAs [5] ; il est donc difficile d'identifier les NIAS qui pourraient être préoccupantes. Alors que de plus en plus de NIAS sont identifiées au fil du temps, toutes ces substances connues n'ont pas encore toutes été évaluées en termes de risques (Figure 1B). D'autres NIAS ont peut-être été détectées par analyse chimique, mais leurs structures restent inconnues ; ainsi, aucune conclusion sur la sécurité ne peut être tirée.
Le dernier groupe de NIAS est celui des substances qui restent complètement hors de la portée, car elles ne sont détectées par aucune des méthodes analytiques appliquées. Les NIAS peuvent être prédites sur la base

- de la connaissance des processus chimiques,
- de l'expérience du fabricant
- des conditions d'utilisation.

Ces substances peuvent alors être identifiées et quantifiées assez facilement par des analyses chimiques ciblées (Figure 1C). Cependant, de nombreuses autres NIAS ne peuvent pas être prédites actuellement. Elles peuvent être détectées par des méthodes de dépistage non ciblées ou rester complètement inconnues. Le terme NIAS a été introduit pour les FCMs en plastique en Europe dans le contexte juridique (Règlement (UE) n° 10/2011 de la Commission). Cependant, les NIAS ne se produisent pas seulement dans le plastique, mais aussi dans les FCAs non plastiques (par exemple, le papier et le carton, les revêtements, les adhésifs, les encres d'imprimerie, les silicones, le verre, la céramique).

**2. Origines des NIAS**

Ici, nous décrivons les différentes sources de NIAS (Figure 1A) et donnons des exemples sélectionnés qui illustrent les connaissances actuelles, mais aussi les difficultés d'analyse de ces composés indésirables (Tableau 1).
2.1 Sous-produits
Les FCAs sont souvent composés de plusieurs types de FCMs qui sont produits en étapes individuelles et finalement combinés. Des réactions secondaires peuvent déjà se produire lors de la production des substances de départ, mais également au cours de toutes les étapes ultérieures de fabrication. Pour de nombreux processus, des sous-produits importants sont connus (Tableau 1). De tels NIAS peuvent être facilement surveillés, ou leur formation peut même être réduite en modifiant les paramètres du processus.
Cependant, compte tenu du grand nombre de substances de départ utilisées pour produire des FCAs et de la complexité des processus de fabrication, une prédiction complète de tous les sous-produits potentiels restant dans le FCA final est actuellement impossible [6].
Les oligomères sont des sous-produits typiques formés pendant la synthèse de polymères [7]. En termes de quantité, les oligomères peuvent contribuer de manière significative à la migration totale d'un FCMs en plastique [8, 9]. Bien que leur présence soit généralement connue du fabricant, l'évaluation des risques des mélanges oligomériques est complexe en raison de leur composition complexe.

**2.2 Produits de dégradation **

{{attach file="NIAS.png" desc="image NIAS.png (48.0kB)" size="big" class="right"}}À la fois les constituants fournissant la structure des FCAs (par exemple, les polymères, les fibres) et les additifs peuvent subir des réactions chimiques pendant la fabrication et l'utilisation. De tels processus peuvent être causés ou accélérés par des facteurs externes tels que
• Le traitement thermique,
• L’irradiation
• Et le contact avec les aliments et/ou l'oxygène.
Certains types d'additifs forment des produits de réaction prévus tout en remplissant leur fonction pendant l'utilisation (par exemple, les antioxydants). Ces produits de dégradation sont souvent prévisibles et bien connus [4, 10, 11], mais néanmoins, ils sont définis comme des NIAS. Les produits de dégradation des polymères tombent souvent dans la catégorie des NIAS inconnus [12]. Ils ont un poids moléculaire inférieur à celui de leurs composés parents, et donc des coefficients de diffusion plus élevés et un potentiel de migration accru. Que les produits de dégradation des polymères conduisant aux substances de départ originales (par exemple, le bisphénol A formé par la dégradation du polycarbonate) doivent être considérés comme des NIAS ou des substances ajoutées intentionnellement nécessite des précisions supplémentaires (voir 4.1).

**2.3 Contaminants**

Les contaminants présents dans les matériaux et articles en contact des denrées alimentaires (FCM) ont diverses origines et peuvent être introduits à n'importe quelle étape de la production et de l'utilisation.
Impuretés et contaminants environnementaux
Les substances de départ polymères, les additifs et d'autres matériaux tels que les solvants utilisés pour la fabrication des FCM contiennent souvent des impuretés, car ils sont généralement de qualité technique1. La législation européenne exige que les FCM soient fabriqués selon les bonnes pratiques de fabrication à partir de substances de départ conformes à des spécifications préétablies (Règlement de la Commission (CE) No 2023/2006). Cependant, les niveaux et la composition des impuretés dans les matières premières peuvent varier d'un lot à l'autre. Les principales impuretés sont généralement connues et contrôlées par le producteur, tandis que les impuretés mineures sont souvent inconnues [4]. Les métaux lourds sont des exemples d'éléments traces et de contaminants environnementaux qui peuvent être déjà présents dans les matières premières et demeurer en tant que NIAS dans l'article final au contact des denrées alimentaires. Un exemple est le plomb dans les récipients en verre, qui est un élément géogène2 présent dans la matière première du verre, le sable de silice.
Contaminants liés au processus

Les agents de nettoyage résiduels et les résidus de lots précédents, ainsi que les biocides et lubrifiants non autorisés, sont des exemples de produits chimiques de processus typiques qui peuvent contaminer les FCM et les articles au contact des denrées alimentaires pendant leur production. Contrairement aux autres types de contaminants, de tels NIAS peuvent être plutôt facilement identifiés et évités.
Contaminants liés au recyclage

Les FCM constitués de matériaux recyclés font partie de la solution pour l'économie circulaire, mais peuvent être particulièrement préoccupants car ils peuvent être contaminés par des NIAS provenant de nombreuses sources différentes.

- Premièrement, les flux de recyclage peuvent contenir des matériaux non alimentaires introduisant des substances indésirables dans le produit recyclé [13]. .

- Deuxièmement, les processus de recyclage peuvent être perturbés par des matériaux incompatibles qui ne sont pas triés à l'avance ou qui sont difficiles à séparer (par exemple, adhésifs, encres d'imprimerie, revêtements) [14, 15].
- Troisièmement, certains matériaux (par exemple, plastiques, papier et carton) changent leurs propriétés physico-chimiques et ont tendance à former des produits de dégradation pendant l'utilisation et le recyclage [16].
- Quatrièmement, les composants alimentaires adsorbés sur le FCM ainsi que les résidus de produits chimiques de processus et/ou de mauvaise utilisation par le consommateur peuvent également introduire des NIAS [17, 18].

Les mélanges souvent indéfinis de produits chimiques présents lors du recyclage peuvent réagir et former des substances supplémentaires qui élargissent la liste des NIAS potentiels. De plus, l'accumulation de produits chimiques peut se produire lorsque les matériaux sont recyclés plusieurs fois. Ainsi, la prédiction, l'identification et la gestion des NIAS dans les matériaux recyclés représentent un défi redoutable en raison de la difficulté à retracer leur origine.

**3. Techniques analytiques**

Les avancées dans les méthodes analytiques permettent la détection d'un nombre croissant de NIAS dans les FCM. Le FCM lui-même, un migrant ou un extrait peut être analysé ou examiné pour des NIAS prédits ou imprévus.
Les polymères et les simulateurs d'aliments solides peuvent être analysés par des techniques de désorption thermique directe, telles que

• la spectrométrie de masse (MS) par sonde d'analyse des solides atmosphériques (ASAP) [19],
• l'analyse directe en temps réel (DART) MS [20],
• la désorption ionisation électrospray (DESI) MS [21],
• et la spectrophotométrie de fluorescence aux rayons X [22]. 3

Ces méthodes ne nécessitent aucune étape d'extraction et ne séparent pas davantage les analytes3. Par conséquent, il s'agit d'une technique rapide, mais elle ne doit être utilisée que pour analyser des substances bien connues en raison des motifs de fragmentation compliqués généralement obtenus. Toute analyse chromatographique d'échantillons solides nécessite une étape d'extraction ou de migration qui transfère autant de composés que possible dans la phase liquide ou gazeuse ou qui est représentative de ce qui peut migrer dans les aliments. Des échantillons de FCM et de simulateurs d'aliments solides tels que le Tenax® peuvent être extraits par extraction solide-liquide, puis séparés par des étapes chromatographiques.

D'autres options pour les analyses de polymères comprennent la thermodesorption de substances très volatiles suivie de la chromatographie en phase gazeuse (GC)-MS ou la dissolution du matériau complet suivie de n'importe quelle méthode analytique. Les simulateurs d'aliments liquides utilisés dans les tests de migration peuvent être soit analysés directement, soit extraits par des étapes d'extraction en phase solide ou liquide-liquide (micro-extraction). L'extraction aide à concentrer et préparer un échantillon pour une analyse ultérieure mais peut entraîner une certaine perte de matériau en raison d'un transfert incomplet. Les extraits et les migrants sont séparés par chromatographie en phase gazeuse (GC) ou chromatographie liquide (LC), connectés à, par exemple, MS, ionisation de flamme, détecteurs ultraviolets ou fluorescence. Les combinaisons de différentes méthodes et approches complémentaires aident à identifier une gamme plus large de substances. La GC est adaptée aux substances (semi-)volatiles, tandis que la LC doit être utilisée pour les composés thermiquement instables, non volatils ou hautement volatils [23].

Les techniques de détection les plus puissantes sont toutes basées sur la MS. Différents analyseurs de masse, tels que le quadrupôle, le piège à ions ou le temps de vol, peuvent être utilisés en LC-MS et GC-MS. Ils peuvent également être utilisés comme instruments hybrides pour unifier les avantages des détecteurs individuels dans un instrument et faciliter toute analyse non ciblée [23]. Ces données peuvent être davantage soutenues par la spectrométrie de résonance magnétique nucléaire (RMN). Avec la puissance croissante des outils analytiques, l'évaluation des données repose de plus en plus sur des algorithmes. Une fois qu'un spectre de masse est obtenu, il peut être recherché, souvent avec les informations d'indice de rétention, dans des bibliothèques spectrales afin d'identifier le composé analysé [24]. La composition élémentaire d'une substance inconnue peut être caractérisée par une MS à haute résolution basée sur les masses précises qu'elle fournit. La combinaison de toutes les informations disponibles (spectres, indice de rétention, composition élémentaire, motif isotopique, suggestions de structure par des outils logiciels, recherches de bases de données et informations sur l'échantillon) aide à attribuer une structure à des composés précédemment inconnus. Cependant, de nombreuses substances restent non identifiées malgré des efforts analytiques considérables. À des fins d'évaluation des risques, les concentrations de chaque NIAS doivent être connues. Étant donné que les normes analytiques font souvent défaut, les niveaux réels ne peuvent pas être mesurés. Les concentrations sont ensuite estimées en comparant les aires de pic avec un ou plusieurs étalons internes. Les étalons internes peuvent être étroitement ou éloignés de la substance mesurée, ajoutant ainsi à l'incertitude de la quantification. Selon le détecteur utilisé, les signaux de réponse peuvent varier de manière significative. Différentes études ont montré que les plages d'erreur de prédiction des détecteurs optimisés pour des réponses "uniformes" diffèrent par des facteurs entre 3 et 6 [25, 26]. Presque chaque étude portant sur les NIAS signale des substances non identifiées (Figure 1B, encadré orange) [13, 27-30], et les experts conviennent que certaines NIAS peuvent également échapper aux techniques analytiques actuelles [31]

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**4. Réglementations**

**4.1 Union européenne**


L'article 3 du Règlement-cadre européen sur les FCM et les FCAs stipule que :

""<center>""« //les matériaux et les articles, y compris les matériaux et articles actifs et intelligents, doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication, de sorte que, dans des conditions normales ou prévisibles d'utilisation, ils ne transfèrent pas leurs constituants aux aliments en quantités susceptibles de : (a) mettre en danger la santé humaine ; ou (b) provoquer un changement inacceptable dans la composition des aliments ; ou (c) entraîner une détérioration de leurs caractéristiques organoleptiques.// » (Règlement (CE) n° 1935/2004)""</center>""

Les NIAS sont définis à l'article 3 du Règlement sur les plastiques comme

""<center>""« //une impureté dans les substances utilisées ou un intermédiaire réactionnel formé au cours du processus de production ou un produit de décomposition ou de réaction.// » (Règlement (UE) n° 10/2011) ""</center>""

Des spécifications supplémentaires sont données dans les considérants (18) et (20) :

""<center>""« //(18) Les substances utilisées dans la fabrication de matériaux ou d'articles en plastique peuvent contenir des impuretés provenant de leur processus de fabrication ou d'extraction. Ces impuretés sont ajoutées de manière non intentionnelle avec la substance dans la fabrication du matériau plastique (substance ajoutée de manière non intentionnelle - NIAS). Dans la mesure où elles sont pertinentes pour l'évaluation des risques, les principales impuretés d'une substance devraient être prises en compte et, si nécessaire, incluses dans les spécifications d'une substance. Cependant, il n'est pas possible de répertorier et de prendre en compte toutes les impuretés dans l'autorisation. Par conséquent, elles peuvent être présentes dans le matériau ou l'article mais ne sont pas incluses dans la liste de l'Union. //» ""<center>""

""<center>""« //(20) Pendant la fabrication et l'utilisation de matériaux ou d'articles en plastique, des produits de réaction et de dégradation peuvent se former. Ces produits de réaction et de dégradation sont présents de manière non intentionnelle dans le matériau plastique (NIAS). Dans la mesure où ils sont pertinents pour l'évaluation des risques, les principaux produits de réaction et de dégradation de l'application prévue d'une substance devraient être pris en compte et inclus dans les restrictions de la substance. Cependant, il n'est pas possible de répertorier et de prendre en compte tous les produits de réaction et de dégradation dans l'autorisation. Par conséquent, ils ne devraient pas être répertoriés comme des entrées individuelles dans la liste de l'Union. Tout risque potentiel pour la santé dans le matériau ou l'article final résultant des produits de réaction et de dégradation devrait être évalué par le fabricant conformément aux principes scientifiques internationalement reconnus en matière d'évaluation des risques. //» (Règlement (UE) n° 10/2011) ""<center>""

Il est conforme à la législation européenne actuelle que les NIAS soient présents dans les FCM et les FCAs, mais le fabricant est tenu d'assurer leur sécurité en évaluant toutes les substances qui peuvent migrer du produit final.

En 2016, le Parlement européen a souligné l'importance de poursuivre la recherche scientifique sur les NIAS pour permettre leur évaluation des risques [56].
Actuellement, aucun niveau de migration ou d'exposition n'est défini pour lequel la conformité aux exigences de sécurité peut être démontrée. Ainsi, il incombe au producteur de l'emballage alimentaire et/ou au conditionneur alimentaire de mener une évaluation des risques et de définir le niveau en dessous duquel la migration des NIAS ne pose pas de menace pour la santé humaine. Par conséquent, une autorégulation par l'industrie est actuellement attendue. En pratique, un seuil de 10 µg/kg (10 ppb) dans les aliments est souvent recommandé par les laboratoires d'essais et utilisé par les fabricants. Ce niveau a été spécifié dans le Règlement sur les plastiques (UE) n° 10/2011 pour la migration à travers une barrière fonctionnelle : les substances non autorisées, mais intentionnellement ajoutées, peuvent être utilisées dans les plastiques FCM derrière une barrière fonctionnelle à condition qu'elles ne migrent pas à des niveaux supérieurs à 10 µg/kg d'aliment ; les substances connues pour être cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) ou ayant des propriétés de nanomatériaux ne peuvent pas être utilisées en conséquence. Le seuil de 10 µg/kg est une limite pragmatique et non basée sur une compréhension toxicologique actuelle. En général, il est admis que seuls les composés de 1000 Da ne sont généralement pas traités davantage lors de l'analyse des NIAS, bien qu'il existe des preuves scientifiques que ces substances sont également absorbées dans l'intestin [57].

**4.2 États-Unis **

Toute **substance à contact alimentaire (FCS)** qui est raisonnablement susceptible de migrer dans les aliments en raison de son utilisation prévue dans un FCA doit être conforme aux exigences légales [58, 59]. Un FCS est défini comme :
""<center>""« //toute substance destinée à être utilisée comme composant de matériaux utilisés dans la fabrication, l'emballage, le transport ou la conservation d'aliments si une telle utilisation n'est pas destinée à avoir d'effet technique dans ces aliments //» (21 CFR 170.3(e)). ""<center>""

Cette définition ne couvre pas les substances ajoutées de manière non intentionnelle, et le terme NIAS n'est pas utilisé dans un contexte juridique aux États-Unis. Cependant, il existe plusieurs dispositions concernant certains types de NIAS. Par exemple, l'évaluation de la sécurité d'un FCS doit également inclure « //toute substance formée dans ou sur les aliments en raison de son utilisation //» (21 CFR 170.3(i)). En vertu du 21 CFR 174.5, tout FCS « doit être d'une pureté appropriée à son utilisation prévue » et, également dans le cas des polymères, la soumission d'informations sur les principales impuretés et les réactions secondaires est recommandée [60].

**4.3 Chine**

La norme GB 4806.1 fournit une définition des NIAS qui inclut les impuretés dans les FCM provenant, par exemple, des matières premières, des produits de décomposition et des produits de réaction résiduels. Les fabricants de FCM doivent effectuer une évaluation des risques et confirmer la sécurité des NIAS, mais aucune approbation explicite n'est requise selon la norme GB 4806.1 [61].
5 Approches pour traiter le risque lié aux NIAS
Bien que les NIAS soient mentionnés dans le Règlement-cadre ((CE) n° 1935/2004) et dans le Règlement sur les plastiques ((UE) n° 10/2011), aucune recommandation claire n'est donnée par les autorités sur la manière dont leur sécurité doit être évaluée.

En 2015, l'ILSI Europe a publié un document d'orientation sur l'évaluation des risques liés aux NIAS, basée sur
• la collecte d'informations,
• l'analyse chimique,
• l'identification et la caractérisation des dangers,
• ainsi que l'évaluation de l'exposition [31].

De plus, différentes associations industrielles européennes ont publié des documents d'orientation résumant les efforts des fabricants de FCM pour évaluer les NIAS [62, 63].

**5.1 Identification des NIAS**

Une exigence fondamentale pour faciliter l'identification et l'évaluation ultérieure des risques liés aux NIAS est le transfert d'informations pertinentes à travers la chaîne d'approvisionnement. Idéalement, une bonne communication et la responsabilisation aident à éviter les lacunes de connaissances et la duplication du travail [31]. Pour des étapes spécifiques de la chaîne de production, les NIAS peuvent être plutôt facilement prédits sur la base de l'expérience antérieure et/ou de la chimie théorique. Étant donné que les NIAS peuvent réagir davantage au cours des étapes de traitement suivantes ou être transmis au FCA final, il est de la plus haute importance de prendre en compte toutes les informations pertinentes en amont et en aval de la chaîne d'approvisionnement. Une connaissance détaillée des substances de départ et des processus facilite grandement l'analyse des NIAS dans le produit final, comme cela a été discuté, par exemple, pour les revêtements en polyester [64]. De plus, les NIAS non prédites peuvent être partiellement identifiées par des méthodes de dépistage non ciblées [24]. Cependant, les techniques analytiques actuelles ne permettent pas la détection et l'identification de tous les NIAS qui peuvent être présents.

**5.2 Identification des dangers et outils pour la définition des priorités**

L'identification et l'évaluation d'un danger chimique constituent la base de l'évaluation des risques ultérieure. Pour les NIAS, l'évaluation des dangers est fortement influencée par le niveau d'information disponible sur une certaine substance (Figure 1B). Les dangers peuvent être identifiés expérimentalement ou estimés à l'aide d'outils in silico. Les résultats de tels tests peuvent être des réponses simples oui/non (par exemple, pour la génotoxicité) ou une concentration de référence (par exemple, l'apport journalier tolérable (AJT)). Toutes les approches axées sur des substances individuelles négligent la toxicité potentielle des mélanges d'une migration.
Approche classique
Selon l'approche classique, tout NIAS doit faire l'objet d'une évaluation toxicologique nécessitant les mêmes données de toxicité que les substances ajoutées intentionnellement. Les données de toxicité des substances individuelles peuvent être collectées à partir d'informations scientifiques existantes et complétées par des tests in vivo, in vitro et/ou in silico supplémentaires. Cependant, ce concept est coûteux, chronophage et applicable uniquement aux NIAS identifiés.
Outils in silico et « read-across»
Pour tous les NIAS avec une structure chimique connue, mais sans données toxicologiques, des outils in silico peuvent fournir des informations qualitatives ou quantitatives sur les dangers. Par exemple, les relations structure-activité (SAR) lient des points finaux mécanistiques à certaines structures dans une molécule, et les relations quantitatives structure-activité (QSAR) permettent la prédiction quantitative des points finaux toxicologiques. Ces données peuvent être combinées pour réduire le niveau d'incertitude. Les informations provenant du « read-across » peuvent également aider à prédire les propriétés toxicologiques en se basant sur des analogues chimiques testés.

**Bioessais **

Pour compléter l'approche classique consistant à détecter, identifier et évaluer les NIAS individuels, la migration globale ou l'extrait d'un FCM ou FCA peut être testée au moyen de bioessais in vitro. Ces dernières années, les bioessais ont été de plus en plus utilisés pour évaluer
• la cytotoxicité,
• la génotoxicité
• et le potentiel de perturbation endocrinienne
des substances migratoires ou extraits de différents FCM [65-67].
De tels tests peuvent aider à détecter les effets cumulatifs de mélanges chimiques (non caractérisés) pour des points finaux toxicologiques connus pour être sensibles à la toxicité des mélanges. Les extraits ou substances migratoires générant des réponses positives aux bioessais peuvent ensuite être fractionnés et réanalysés pour identifier la (les) substance(s) active(s). Cependant, la gamme des essais disponibles et des protocoles de préparation des échantillons nécessitent une optimisation et une normalisation supplémentaires avant que les bioessais ne puissent être utilisés de manière routinière [65, 66, 68, 69]. Dans ce contexte, un accent particulier devrait être mis sur leur sensibilité et leur spécificité, c'est-à-dire viser des taux faibles de faux négatifs et de faux positifs, respectivement.
Attribution de seuils aux NIAS connus et inconnus
Le concept de seuil de préoccupation toxicologique (Trad. Threshold of Toxicological Concern , TTC) attribue des seuils d'exposition humaine à des substances dont la toxicité est inconnue, mais dont la structure est connue (pour plus d'informations : [70-73]). En appliquant l'arbre de décision du TTC, les produits chimiques sont catégorisés, principalement sur la base de
• leur structure chimique bidimensionnelle
• et de leur réactivité attendue,
en plusieurs classes de préoccupation pour lesquelles des niveaux d'ingestion maximaux (seuils) ont été définis.
En 2011, il a été proposé d'étendre l'application du concept TTC également aux substances inconnues dans les aliments [74]. Cependant, pour répondre aux critères d'exclusion du concept TTC, tous les composés à haut risque doivent être identifiés, indépendamment de leurs concentrations (par exemple, les cancérigènes à haute puissance, les substances bioaccumulables et les métaux [72]). Un protocole détaillé a été développé, comprenant des méthodes analytiques pour les alertes structurales et l'application de bioessais pour exclure la génotoxicité [74], et l'approche a été démontrée pour les FCM en carton [75]. Si la présence de substances dangereuses connues ne peut pas être exclue, le concept TTC ne peut pas être appliqué aux NIAS inconnus.

**5.3 Exposition**

L'estimation de l'exposition aux NIAS repose sur des données de migration et de consommation. Les données de migration peuvent être obtenues par des tests de migration, des calculs de pire scénario et des modèles de migration, tandis que les données de consommation peuvent être extraites de modèles d'exposition normalisés, par exemple, en appliquant un rapport surface-volume de 6 dm2 par 1 kg de nourriture ((UE) n° 10/2011).
En alternative, des bases de données spécifiques peuvent aider à estimer l'exposition en se basant sur
• des données réelles de consommation alimentaire,
• des informations sur la composition et l'utilisation des emballages,
• des parts de marché.
Souvent, ces outils comprennent des données pour les emballages alimentaires, mais pas pour d'autres FCM.
En Europe, l'outil d'exposition aux arômes, additifs et matériaux au contact alimentaire (FACET) a été développé pour estimer l'exposition aux substances chimiques provenant des aliments. Bien que les NIAS ne soient pas inclus dans la base de données, FACET peut être utilisé pour corréler les NIAS avec une substance connue, un matériau ou un processus particulier, ou un ou plusieurs groupes alimentaires différents [31, 76]. Cependant, le succès de la méthode dépend fortement des informations disponibles pour la substance d'intérêt, c'est-à-dire que l'exposition aux NIAS inconnus et imprévus ne peut pas être estimée du tout.

**5.4 Évaluation et gestion des risques**

L'évaluation et la gestion des risques liés aux NIAS dépendent fortement des informations disponibles sur leur danger et leur exposition. Une stratégie d'évaluation des risques pour les NIAS a été proposée par ILSI Europe et est mentionnée dans les paragraphes suivants [31]. Selon les résultats d'une telle stratégie, les mesures de gestion des risques possibles comprennent la réduction ou la substitution des NIAS connus ou des investigations supplémentaires sur les NIAS inconnus qui présentent un risque potentiel.
NIAS avec des informations structurales
Pour tout NIAS entièrement ou partiellement identifié, les concentrations peuvent être quantifiées ou du moins approximées. Idéalement, les données de migration et de consommation permettent ensuite l'estimation de l'exposition (voir 5.3). Le danger d'une substance peut être évalué en appliquant l'une ou plusieurs des stratégies susmentionnées (voir 5.2). Selon les approches traditionnelles d'évaluation des risques, la substance n'est pas préoccupante si l'exposition est inférieure à une concentration de référence basée sur le danger. Cependant, pour certains groupes de substances (par exemple, les génotoxines), aucun seuil n'existe. Ainsi, leur présence devrait être totalement évitée ou évaluée plus avant, par exemple, en appliquant l'approche du marge d'exposition (MOE) [77].
NIAS détectés avec une structure inconnue
Les concentrations de substances détectées avec des structures inconnues peuvent, même en l'absence de normes appropriées, être grossièrement quantifiées et servir de base pour des estimations d'exposition. De plus, les bioessais pourraient fournir des données précieuses pour identifier un danger dans un échantillon contenant des NIAS non identifiés. Le concept de seuil de préoccupation toxicologique (TTC) pourrait être une autre option pour attribuer des seuils d'exposition aux NIAS non identifiés [74]. Cependant, un niveau plutôt élevé de connaissance est nécessaire pour garantir que la substance n'appartient pas à un groupe d'exclusion du TTC et n'est ni un carbamate/organophosphate ni génotoxique. Seulement alors, un seuil de 90 µg/kg personne/jour peut être appliqué pour exclure un risque. Toute substance avec des estimations d'exposition supérieures à cette valeur serait préoccupante et nécessiterait des tests supplémentaires.
NIAS non détectés
Les substances qui ne sont pas détectables par les techniques analytiques actuelles peuvent néanmoins générer une réponse dans des bioessais in vitro. Dans de tels cas, la recherche de la molécule(s) active(s) peut devenir un défi analytique [78]. Si la substance active ne peut pas être identifiée ou évitée, il pourrait éventuellement être nécessaire d'utiliser un autre FCM.

**6 Conclusions et défis futurs**

Avec la complexité croissante des FCM et des FCAs, les NIAS continueront d'être un sujet important dans les années à venir. Leur détection et leur identification deviennent progressivement plus faciles grâce aux progrès des techniques analytiques et à l'augmentation des bases de données. Cependant, une analyse complète des substances migratoires ou extraits de la plupart des FCAs reste hors de portée. Les autorités internationales reconnaissent l'importance d'une évaluation des risques pour les NIAS, mais n'ont pas encore fourni de directives officielles, rendant difficile l'application et la conformité aux exigences légales. Par conséquent, des stratégies pour l'évaluation des risques liés aux NIAS ont été développées et améliorées par différents intervenants au cours des dernières années. La plupart des approches se concentrent sur l'évaluation des risques de substances individuelles par des méthodes in vivo, in vitro ou in silico, mais les tests in vitro de l'ensemble des migrates ou extraits sont également recommandés. De plus, des modèles d'exposition robustes et des méthodes sensibles pour exclure les CMR et d'autres produits chimiques préoccupants sont nécessaires. Indépendamment du concept appliqué pour l'évaluation des risques, la communication dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement est essentielle pour faciliter la prédiction, l'identification et la quantification des NIAS.



1. La qualité technique est également connue sous le nom de qualité industrielle, couramment utilisée à des fins commerciales ou industrielles. Il s'agit de la catégorie de produits chimiques la plus générique en termes de pureté et de qualité. Les produits chimiques de qualité technique sont destinés à des processus non critiques tels que le rinçage de la verrerie de laboratoire ou comme matières premières dans la production. Ils ont des spécifications limitées et peuvent souvent contenir des impuretés et des contaminations, ce qui les rend impropres à une application dans des industries critiques et hautement réglementées telles que les industries médicales, pharmaceutiques, électroniques, alimentaires et des boissons.
2. Géogène qualifie quelque chose qui est issu de la terre, qui provient d'elle et qui est engendré par le phénomène naturel terrestre.
3. Espèce chimique recherchée, détectée et éventuellement dosée selon un protocole analytique

</center></center></center></center></center></center>
oui
Plastique et changement climatique <p>=====Description courte : =====


=====Chiffre clefs : =====


=====Graphiques clefs : =====

=====Définition longue =====
Changement climatique
Source : [Politics and the plastic crisis: A review throughout the plastic life cycle](https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/wene.360)
ENCADRÉ 2 : PLASTIQUES ET ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (GES)
Sur une base annuelle, la production de plastique et l'incinération des déchets plastiques génèrent environ 400 millions de tonnes de CO2 dans le monde. Les 99 % des plastiques sont d'origine fossile, 90 % des plastiques produits utilisent des stocks d'alimentation en combustibles fossiles vierges et les plastiques représentent 8 à 9 % de la production mondiale de pétrole et de gaz. La production de plastique devrait doubler d'ici 2040, et la part du plastique dans la consommation mondiale de pétrole devrait atteindre environ 20 % en 2050 (Ellen MacArthur Foundation, 2016). Le passage aux plastiques biosourcés a le potentiel de réduire les émissions de GES liées à la production de plastique. Cependant, cela dépend de leur composition et de leurs impacts directs et indirects sur le changement d'affectation des sols (Broeren, Kuling, Worrell, &amp; Shen, 2017 ; Piemonte &amp; Gironi, 2011). Le recyclage est un autre moyen de réduire la demande d'énergie et les émissions de GES. Une étude estime que le recyclage (mécanique) réduit les émissions de GES d'environ 0,6 tonne d'équivalent CO2 par tonne de plastique recyclée au lieu d'être mise en décharge (Bennett, 2012). Le recyclage chimique est une option pour les plastiques qui sont difficiles à recycler dans un processus de recyclage mécanique, comme les plastiques thermodurcissables ou les produits stratifiés. Cependant, il s'agit d'une option gourmande en énergie qui n'existe qu'à l'échelle d'une niche (Hopewell et al., 2009). En ce qui concerne la pollution plastique, outre les menaces potentielles pour les écosystèmes, des études récentes soulignent l'importante quantité de GES susceptible d'être émise à mesure que le stock mondial de déchets plastiques se décompose en plus petits morceaux (Royer, Ferrón, Wilson, &amp; Karl, 2018), provoquant une acidification accrue des océans et des pertes de biodiversité, ce qui à son tour diminuerait la capacité de l'océan à absorber le carbone (Stoett &amp; Vince, 2019).


Source : [How Bad Are Plastics for the Environment, Really? - The Atlantic](https://www.theatlantic.com/science/archive/2022/01/plastic-history-climate-change/621033/)
Mais l'économie du plastique est une fois de plus en train de changer. À mesure que l'énergie et les transports se détournent des combustibles fossiles, les plastiques apparaissent à de nombreux producteurs de pétrole et de gaz comme l'une des rares possibilités de continuer à croître, de continuer à exister. Certaines nouvelles "méga-usines", comme la base pétrochimique verte de Zhoushan en Chine, transforment le pétrole brut, plutôt que les sous-produits de raffinage, directement en produits chimiques et en plastiques.

Et c'est (en partie) ainsi que les plastiques en viendront à produire une part plus importante des émissions de carbone dans le monde. Si la production américaine de plastiques continue de croître comme le prévoit l'industrie, d'ici 2030, elle éclipsera la contribution au climat des centrales électriques, conclut Jim Vallette, principal auteur d'un nouveau rapport intitulé "Beyond Plastics". Ou, selon une autre mesure, la trajectoire de croissance actuelle signifie que d'ici 2050, les émissions du secteur pourraient absorber 15 %, voire plus, du budget carbone mondial.
La quantité varie selon
- La matière première
• Et le type de plastique,
Mais en moyenne, 1,89 tonne métrique d'équivalents de dioxyde de carbone (une mesure composite des gaz à effet de serre) est produite pour chaque tonne métrique de plastique fabriquée.

Les émissions proviennent de la production et du traitement des combustibles fossiles en amont. Mais on s'inquiète également du potentiel d'émissions encore plus importantes à l'autre bout du cycle de vie, si les États donnent le feu vert aux propositions de l'industrie visant à développer des technologies de gestion des déchets à forte intensité de carbone telles que
• L'incinération,
• Les carburants dérivés des déchets
• Et le recyclage moléculaire, chimique et dit avancé.
Ces technologies non éprouvées utilisent une chaleur élevée et d'autres méthodes pour convertir les déchets en matières premières pour la fabrication de nouveaux plastiques. À l'heure actuelle, ces technologies font passer "la décharge du sol au ciel", explique Yobel Novian Putra, qui travaille sur la politique climatique et énergétique de la région Asie-Pacifique pour la Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA), ce qui a des répercussions sur la qualité de l'air et le climat.

Mais la production pétrochimique elle-même est également très énergivore - elle figure parmi les deux plus gros consommateurs d'énergie du secteur manufacturier. Même si l'industrie devait se convertir à des sources d'énergie à faible teneur en carbone (ou adopter des technologies problématiques de capture et de stockage du carbone, ou CSC), les plastiques resteraient un émetteur important de gaz à effet de serre, selon les analystes du Center for International Environmental Law (CIEL).

Pourtant, à ce jour, la politique climatique ne s'est pas concentrée sur l'industrie manufacturière ou les plastiques. Et trop souvent, la prolifération des plastiques peut sembler d'une importance secondaire alors que les catastrophes climatiques s'accélèrent. Mais les plastiques et le climat ne sont pas des questions distinctes. Il s'agit de problèmes structurellement liés, qui s'aggravent mutuellement, les installations de production de plastique rejetant des émissions liées au climat et les conditions météorologiques extrêmes dispersant davantage de plastique dans l'environnement.
Des recherches sont en cours pour étudier leur interaction - la façon dont, par exemple, le stress thermique affecte la réaction des espèces aux expositions toxiques. Mais ils ont la même racine. "Le plastique, c'est du carbone", des combustibles fossiles sous une autre forme, m'a dit le président du CIEL, Carroll Muffett. Ou, comme le dit la géographe Deirdre McKay, « le plastique est le changement climatique, mais à l'état solide ».

Les scientifiques sont encore en train de découvrir la profondeur des couches de dommages
• Comment les gaz qui altèrent le climat s'échappent des plastiques exposés au soleil,
• Comment le plancton absorbe les microplastiques, qui pourraient bien altérer leur capacité à fournir de l'oxygène et à séquestrer le carbone industriel, en l'entraînant vers le bas et dans la mer.
"La recherche sur ces impacts [climatiques] n'en est qu'à ses débuts", selon un rapport publié par CIEL et plusieurs autres groupes, "mais les premières indications selon lesquelles la pollution plastique pourrait interférer avec le plus grand puits de carbone naturel de la planète devraient susciter une attention immédiate et de sérieuses préoccupations".


</p><p><br /></p><p><br /></p><p>test </p><p style="margin-left:25px;">test<br /></p>
oui
Microbilles pollution,Décryptage =====Description courte : =====


=====Chiffre clefs : =====


=====Graphiques clefs : =====

=====Définition longue =====
Source : [Politics and the plastic crisis: A review throughout the plastic life cycle](https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/wene.360)

Rochman et al. (2015) estiment que 8 000 milliards de microbilles par jour, rien qu'aux États-Unis, sont rejetées dans les environnements aquatiques. Cela a conduit à une norme anti-microbilles croissante, qui a gagné une influence mondiale - avec plusieurs pays introduisant une réglementation sur les microbilles (Dauvergne, 2018a ; Xanthos &amp; Walker, 2017).
Cependant, cette norme est remise en question par
• Des intérêts économiques opposés
• Et des structures de gouvernance fragmentées (Dauvergne, 2018a).
D'un point de vue plus large, l'interdiction des microbilles en plastique représente sans doute un fruit à portée de main. Les microbilles ne représentent qu'une petite partie de la pollution microplastique, des alternatives existent déjà et les entreprises cosmétiques, même dans les régions sans interdiction des microbilles, ont déjà commencé à les éliminer progressivement (Peng et al., 2017 ; Rochman et al., 2015 ; Xanthos &amp; Walker, 2017). Les interdictions de microbilles ont été farouchement combattues dans de nombreuses régions, par exemple en Californie par Johnson &amp; Johnson, qui a fait valoir que l'interdiction était trop restrictive et freinait l'innovation (Abrams, 2015).
L'une des rares études sur le comportement par rapport aux microbilles dans les cosmétiques provient d'Anderson et al. (2016), qui évalue la perception des microbilles dans les cosmétiques chez
• Les environnementalistes,
• Les esthéticiennes
• Et les étudiants.
oui
Les sels Définition,Chimie =====Définition courte : =====

Un sel, en chimie, est un composé ionique formé par la réaction entre un acide et une base. Ces sels sont le produit de la neutralisation entre des ions positifs (appelés cations) et des ions négatifs (appelés anions).
Parmi les plus courant on retrouve :
- Chlorure de sodium (NaCl) (sel de table)

- Chlorure de potassium (KCl) ( sel est utilisé en médecine et comme substitut du sel de table pour les régimes pauvres en sodium)

- Les Phosphates (ex: Na3PO4, K3PO4) : ce sont des sels dérivés de l'acide phosphorique (H3PO4). Ils sont largement utilisés dans les engrais, les détergents et comme additifs alimentaires.

- Les sulfates :

- Carbonate

- Nitrate
=====Définition longue =====
oui
Microfibres Décryptage,microplastique,pollution [Politics and the plastic crisis: A review throughout the plastic life cycle](https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/wene.360)
Le textile est un autre centre d'intérêt croissant en ce qui concerne les microplastiques.
Les fibres plastiques, telles que
• Le polyester,
• Le nylon
• Et l'acrylique,
Libèrent des microfibres au lavage, qui sont devenues au fil des ans une source majeure de microplastiques dans les environnements marins (Napper &amp; Thompson, 2016). Les solutions proposées comprennent :
• L'utilisation
o De tissus alternatifs,
o De meilleurs filtres dans les machines à laver et les usines de traitement de l'eau,
• Et l'amélioration du recyclage des textiles usagés (Dahlbo, Aalto, Eskelinen, &amp; Salmenperä, 2017).
Cependant, les solutions ne sont pas toujours simples. Par exemple, le remplacement du polyester par du coton peut réduire la pollution plastique, mais entraîner d'autres problèmes, tels qu'une utilisation accrue de pesticides et des pénuries d'eau (van der Velden, Patel et Vogtländer, 2014).
Les microplastiques sont un sujet en pleine expansion et il est probable que les études portant sur d'autres sources clés, comme les pneus de voiture (Kole, Löhr, Van Belleghem, &amp; Ragas, 2017), ou celles qui explorent la prévalence et les effets de particules encore plus petites, les nanoplastiques (da Costa, Santos, Duarte, &amp; Rocha-Santos, 2016), susciteront un intérêt croissant de la part des chercheurs.
oui
Microplastique Source : [Politics and the plastic crisis: A review throughout the plastic life cycle](https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/wene.360)

On trouve des microplastiques partout :
• Sans les profondeurs de la fosse des Mariannes (Chiba et al., 2018), dans la glace de l'Arctique (Obbard et al., 2014), dans le sol (Chae &amp; An, 2018),
• Dans l'air (Wesch et al., 2017),
• Et même à l'intérieur des humains et des animaux (Cole et al., 2013 ; van Cauwenberghe &amp; Janssen, 2014).
Les microplastiques sont de petits morceaux de plastique d'une taille comprise entre 1 μm et 5 mm (les morceaux plus petits que cela sont considérés comme des nanoplastiques).
• Certains microplastiques sont produits intentionnellement, par exemple pour être utilisés dans les cosmétiques,
• Mais la plupart résultent de la dégradation de plus gros morceaux de plastique, comme les textiles synthétiques, les pneus de voiture ou les déchets plastiques dans l'océan.
Il est difficile de dire à quel point les microplastiques sont dangereux, mais ils peuvent contenir des produits chimiques potentiellement dangereux et peuvent fixer
• Des métaux lourds
• Et des toxines.
Des études ont révélé que les microplastiques peuvent avoir des effets négatifs sur le système de reproduction des poissons, mais on ne sait toujours pas quelles sont les conséquences pour la santé humaine (Rist, Almroth, Hartmann et Karlsson, 2018).
Deux sources clés de microplastiques qui ont reçu une attention considérable dans la littérature sont
• Les [microbilles](http://91.134.99.15/doryphore/?MicrobilleS)
• Et les [textiles](http://91.134.99.15/doryphore/?MicrofibreS)

Les microplastiques sont un sujet en pleine expansion et il est probable que les études portant sur d'autres sources clés, comme les pneus de voiture (Kole, Löhr, Van Belleghem, &amp; Ragas, 2017), ou celles qui explorent la prévalence et les effets de particules encore plus petites, les nanoplastiques (da Costa, Santos, Duarte, &amp; Rocha-Santos, 2016), susciteront un intérêt croissant de la part des chercheurs.
oui
Polystyrène En tant que thermoplastique de commodité pétrosourcé, le polystyrène présente les mêmes mécanismes d’impact que ses cousins comme le polypropylène, le polyéthylène et bien d’autres.
Cependant sa mise en œuvre, son usage et sa fin de vie ont leur caractéristique propre. Les extraits des études suivantes tache de décrire ces spécificités.

SOURCE : polystyrene as hazardous household waste
En 2012, environ 32,7 millions de tonnes de styrène ont été produites dans le monde entier, et le polystyrène est désormais un omniprésent dans les foyers du monde entier.
En 1986, l'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA) a annoncé que le processus de fabrication du polystyrène était la cinquième source de déchets dangereux.
Le styrène a été lié à des effets néfastes sur la santé des humains, et en 2014, il a été répertorié comme un cancérogène possible.
Pourtant, malgré les preuves croissantes et les inquiétudes du public concernant la toxicité du styrène, le produit de la polymérisation du styrène, le PS, n'est pas considéré comme dangereux.

Le PSE est constitué de billes de mousse à cellules fermées préexpansées. Le processus de fabrication consiste à effectuer la polymérisation du styrène dans des gouttelettes en suspension dans l'eau. Cela conduit à la formation de billes de PS.
Le PSE est souvent désigné par sa marque déposée "Styrofoam", inventée par Dow Chemical en 1941. Cette marque est utilisée de manière informelle (non seulement aux États-Unis et au Canada, mais aussi en Nouvelle-Zélande) pour tous les produits en mousse de polystyrène, bien que strictement, elle ne doive faire référence qu'à la mousse de polystyrène "extrudée à cellules fermées" (XPS) fabriquée par Dow Chemicals et couramment utilisée pour l'isolation des bâtiments.
En 2013, Chelsea Rochman, une scientifique chargée d'étudier la migration des produits chimiques des plastiques ingérés par les animaux, était l'auteur principal d'un article paru dans Nature plaidant pour le reclassement de certains plastiques clés comme produits dangereux afin qu'ils puissent être réglementés par les agences de protection de l'environnement [6]. Ces plastiques clés sont
• le PVC,
• le polyuréthane,
• le polycarbonate
• et le PS.
Aujourd'hui, des dizaines de villes du monde entier interdisent la vente, la possession et la distribution de PSE, notamment Portland (Oregon, USA), Toronto (Canada), Muntinlupa (Philippines), Paris (France) et Tainan (Taiwan).
Les raisons invoquées pour justifier l'interdiction ou la réglementation du PSE sont principalement fondées sur son potentiel de danger pour l'environnement : plus précisément, on s'inquiète du potentiel de pollution de l'environnement lié aux propriétés physiques d'un type de PSE plutôt qu'à son instabilité chimique et à son potentiel de fuite de toxines dans les organismes et les écosystèmes (en tant que famille de plastiques).
Lorsque la fabrication du PS est terminée, le polymère de styrène qui en résulte présente des liaisons covalentes (c'est-à-dire fortes) entre les unités monomères de styrène ; ces liaisons sont difficiles à rompre pour libérer le styrène. Pour cette raison, le styrène n'est pas libéré du PS lors de la dégradation de l'environnement. Cependant, si le processus de fabrication du PS n'aboutit pas à une polymérisation complète, du styrène libre peut rester dans le produit PS.
Ce styrène libre n'est pas fortement lié à la structure du PS et peut donc, et va probablement, s'échapper
• dans l'environnement
• ou dans les aliments stockés dans des récipients en PS.
Outre la capacité du styrène à s'échapper des produits mal fabriqués en PS, ce chapitre présente également les risques résultant de la décomposition du PS en microparticules sur des périodes prolongées.
1. La polymérisation du styrène
Malgré l'accumulation de preuves et l'inquiétude du public concernant la toxicité du styrène, le produit de la polymérisation du styrène, le PS, n'est pas répertorié comme "dangereux" dans les documents politiques. Néanmoins, certains groupes communautaires [20] et un nombre croissant de scientifiques indépendants [6] considèrent désormais le PS comme un déchet dangereux. Lorsque le styrène est entièrement polymérisé dans le processus de fabrication du PS, la réactivité du composant styrène du polymère est entièrement éliminée car la liaison chimique qui se forme entre les unités monomères modifie la nature des fragments réactifs de la molécule de styrène. Cela explique pourquoi le PS présente une très faible toxicité pour les mammifères. En outre, comme nous l'avons vu précédemment, les unités monomères sont très fortement liées entre elles, ce qui signifie que le styrène monomère ne peut pas être libéré, dans un contexte environnemental, de sa forme polymérisée. La dégradation bactérienne (par exemple dans les décharges) du PS ne libère pas de styrène, mais produit plutôt des substances telles que l'acide 4-phénylvalérique qui est peu toxique [21].
Cependant, si le processus de polymérisation du styrène utilisé dans la fabrication du PS n'est pas complet, le monomère de styrène peut contaminer le PS (appelé "monomère résiduel").
Ce styrène peut migrer dans les aliments emballés dans des PS contaminés par le styrène. Étant donné que le styrène est raisonnablement soluble dans les graisses (LogPOW [styrène] = 3,6, c'est-à-dire que le styrène est 103,6 fois plus soluble dans les graisses que dans l'eau), la migration est plus importante dans les aliments gras (par exemple le lait) emballés dans des PS [22]. Sur la base de cette solubilité, la migration du styrène dans un écosystème aqueux est moins probable que dans les aliments contenant des graisses, mais compte tenu des grandes quantités d'eau dans l'environnement, même à faible solubilité dans l'eau, un transfert significatif de styrène vers les écosystèmes aqueux se produira. Une fois dans l'environnement aquatique, le styrène sera rapidement absorbé par les membranes cellulaires à base de lipides des organismes aquatiques et se concentrera dans la chaîne alimentaire. Ainsi, le styrène est plus susceptible d'affecter les animaux à des niveaux trophiques élevés (c'est-à-dire les prédateurs).
D'autres produits chimiques (par exemple, des plastifiants) sont parfois ajoutés au PS afin de modifier ses propriétés physiques pour des applications particulières. Par exemple, le phosphite de tris(4-nonyl-phényle) est parfois ajouté comme antioxydant pour empêcher la dégradation du PS. Ces molécules peuvent s'échapper du PS et contaminer à la fois l'environnement et les produits (par exemple, les aliments) stockés dans des récipients en PS.
Que le styrène soit entièrement polymérisé ou non lors de la fabrication des PS, tous les déchets de PS ont des répercussions importantes sur l'environnement. En effet, la dégradation complète du PS dans l'environnement est très lente et produit de petites particules de PS en cours de route. Ces particules ont des répercussions importantes sur les écosystèmes car elles s'accumulent, par exemple, dans les milieux marins. Outre les dangers physiques qu'ils présentent, les plastiques hydrophobes tels que le PS sont les plus dangereux des plastiques dans les écosystèmes d'eau douce et marins en raison de leur capacité à adsorber les polluants organiques persistants (POP) - ces POP adsorbés peuvent être libérés à la suite de l'ingestion de microparticules de PS par des animaux (par exemple, des poissons).
4. Le polystyrène, un danger pour l'environnement
Si le PS est très apprécié pour sa légèreté, sa résistance, son isolation thermique et ses propriétés d'absorption des chocs, sa production et son élimination révèlent des menaces importantes pour l'environnement. Aujourd'hui, la plupart des déchets plastiques sont mis en décharge, où des produits chimiques peuvent s'échapper du plastique et contaminer le sol et les eaux souterraines [23]. Selon l'EPA, " chaque année, les Américains jettent 25 000 000 000 [25 milliards ou 47 565 par minute] de gobelets en polystyrène. Même dans 500 ans, le gobelet en mousse que vous avez utilisé ce matin a toutes les chances de survivre intact dans une décharge" [24]. En Nouvelle-Zélande, les conseils municipaux n'assurent pas la collecte en bordure de trottoir de toutes les formes de PS. L'absence de services de recyclage des PS disponibles pour les ménages néo-zélandais et le volume de PSE rendent l'élimination par les sacs à ordures municipaux coûteuse. Par conséquent, l'abandon de détritus ou la mise en décharge sauvage et la combustion domestique de PSE peuvent devenir des alternatives résidentielles, augmentant ainsi la probabilité de rejeter les PSE et leurs produits de combustion potentiellement toxiques dans l'environnement..
1.1. Ecotoxicité dans la fabrication du polystyrène
En 1986, un rapport de l'EPA sur les déchets solides a déclaré que la fabrication du PS était la cinquième source de déchets dangereux aux Etats-Unis [16].
En outre, la fabrication du PS
• consomme beaucoup d'énergie
• et génère de grandes quantités
o de gaz à effet de serre (par exemple, du CO2)
o et de déchets liquides et solides.
Pour ajouter à ce préjudice environnemental lié au cycle de vie, le PS est fabriqué à partir du pétrole, une ressource non durable et très polluante. Par conséquent, le California Integrated Waste Management Board (Conseil californien de gestion intégrée des déchets) a classé le PS au deuxième rang des coûts de production environnementaux aux États-Unis [25].
il est possible que des différences dans les pratiques de fabrication entraînent des niveaux différents de résidus de monomères dans le produit final.
Par exemple, des études très préliminaires sur les plastiques polycarbonates ont montré que des quantités très différentes de bisphénol A (BPA) monomère s'échappaient de différents produits plastiques fabriqués en Corée, en Chine et en Nouvelle-Zélande [26]. Bien que très préliminaires, ces résultats pourraient refléter des différences dans les procédés de fabrication et les contrôles entre ces pays.
L'Asie devenant la région de prédilection (pour des raisons économiques) pour la fabrication de nombreux produits en plastique, il est possible que les produits PS fabriqués avec des monomères plastiques résiduels augmentent. Par conséquent, le risque de lixiviation de monomères dans l'environnement et dans les produits stockés dans des conteneurs en plastique augmentera en conséquence.

L'augmentation du libre-échange de ces objets en PS au-delà des frontières géopolitiques signifie que la réglementation de la fabrication et de l'élimination responsable des PS est très complexe [26].
1.2. Menaces physiques et écotoxiques dans les environnements marins
La pollution plastique dans les environnements marins est devenue si grave que le terme "pollution plastique" est désormais synonyme de "pollution marine" [7]. Un rapport du Forum économique mondial de 2016 prévoit que le rapport entre le plastique et les poissons dans l'océan devrait être de 1:3 d'ici 2025 [27]. Actuellement, 60 à 80 % des déchets trouvés dans les environnements marins sont en plastique [28], et en 2014, il a été estimé que plus de 226 796 tonnes de plastique flottent actuellement en mer [29]. En raison de sa légèreté, le PS est très mobile et peut transporter des espèces envahissantes au-delà des frontières marines. Les PS sont prévalents dans les zones côtières de la Nouvelle-Zélande : par exemple, dans une étude de 2016 sur les microplastiques sur les ¬côtes de Canterbury (NZ), la majorité des plastiques (55%) trouvés étaient des PS [30].
Douglas McCauley, professeur de biologie marine à l'Université de Californie, Santa Barbara, USA, a étudié les causes mécaniques et chimiques des dommages causés aux animaux marins par les PS. La dégradation environnementale des PS (par exemple par des bactéries) conduit à la production de petits fragments (microplastiques) qui survivent très longtemps dans l'environnement (par exemple dans les systèmes marins) et provoquent des effets physiques. Par exemple, les poissons prennent les particules PS pour de la nourriture et les mangent. Cela conduit à la malnutrition car les PS n'apportent aucun avantage nutritionnel aux poissons tout en leur donnant une sensation de satiété, supprimant ainsi leur envie de manger [6, 31].
Les plastifiants et autres additifs sont moins fréquents dans les produits en PS que dans d'autres plastiques (par exemple le chlorure de polyvinyle [PVC]). Cependant, l'antioxydant tris(4-nonylphényl)phosphite parfois utilisé dans les produits en PS est un puissant imitateur d'œstrogènes et fait partie d'un cocktail de contaminants environnementaux œstrogéniques qui serait responsable de la féminisation des mâles chez les animaux et les humains [32]. Pour être clair, le styrène n'est pas produit par la dégradation environnementale du PS mais par la lixiviation de styrène résiduel provenant d'une polymérisation incomplète.
Comme nous l'avons souligné ci-dessus, il existe une autre propriété très importante du PS qui a une incidence significative sur sa toxicité environnementale et humaine : son extrême hydrophobie. Puisque, dans un contexte chimique, les propriétés chimiques similaires s'attirent, le PS attire et adsorbe (c'est-à-dire qu'il séquestre à sa surface) d'autres molécules hydrophobes (par exemple, les POP). Ceci est important car cela signifie que les microparticules de PS (produites dans le cadre de la dégradation environnementale du PS) vont séquestrer et transporter les POP et autres toxines hydrophobes dans l'environnement aquatique. Si des microparticules de PS sont ingérées par des animaux (ou des humains), les POP séquestrés peuvent être arrachés aux PS et absorbés par l'organisme de l'animal. Les PS sont donc un excellent vecteur pour les produits chimiques hydrophobes hautement toxiques.
On a constaté que les oiseaux de mer ayant consommé des déchets plastiques présentaient des concentrations de polychlorobiphényles (PCB) et de POP dans leurs tissus 300 % supérieures à celles d'oiseaux similaires n'ayant pas consommé de plastique [31]. Le PS attire particulièrement bien les substances chimiques huileuses (c'est-à-dire hydrophobes) telles que les PCB, les retardateurs de flamme tels que les polybromodiphényléthers (PBDE), les pesticides (par exemple le DDT) et les surfactants (par exemple le 4-nonylphénol, un perturbateur endocrinien). On a estimé que ces produits chimiques étaient adsorbés par les PS à des concentrations jusqu'à un million de fois supérieures à celles de l'eau environnante [33].
The chemicals PS attracts are regarded as ‘priority pollutants': …[C]hemicals that are regulated by government agencies, including the US EPA, because of their toxicity or persistence in organisms and food webs. These chemicals can disrupt key physiological processes, such as cell division and immunity, causing disease or reducing ¬organisms’ ability to escape from predators or reproduce [6].
Rochman et son équipe ont constaté qu'au moins 78 % des polluants prioritaires répertoriés par l'EPA et 61 % de ceux répertoriés par l'Union européenne (UE) étaient associés aux débris plastiques (qu'ils soient constitués de plastique ou adsorbés à partir de l'environnement) [6]. Les microplastiques contaminés par ces POP entrent dans la chaîne alimentaire lorsqu'ils sont consommés par les espèces marines et peuvent se retrouver sur nos tables à la maison [34].
Si l'on tient compte de toutes ces propriétés chimiques et toxicologiques du PS, le PS en soi est l'un des plastiques les moins problématiques d'un point de vue purement toxicologique.
Cependant,
• ses taux élevés de production,
• sa mauvaise gestion des déchets,
• sa lente dégradation environnementale pour former des microparticules
• et l'adsorption de produits chimiques toxiques hydrophobes
ont conduit,
• au niveau macro, à d'énormes quantités de déchets de PS présentant des problèmes physiques à tous les niveaux de l'environnement et,
• au niveau micro, à des PS transportant des toxines adsorbées vers des consommateurs non avertis de l'écosystème marin.
Il est clair qu'un lien politique n'a pas encore été établi entre ces "transporteurs" polymères hydrophobes et les polluants prioritaires dans l'environnement marin. Si tel était le cas, il serait plus probable qu'il y ait lieu de classer les plastiques hydrophobes dans la catégorie des produits "dangereux".
Cependant, des preuves de plus en plus nombreuses continuent de mettre en évidence les comportements relationnels complexes et jusqu'alors imprévus des PS et de leurs additifs avec d'autres matériaux et organismes dans les environnements marins.
Ces preuves croissantes appuient l'argument de Liboiron [9] selon lequel la gouvernance de la pollution plastique par le biais de " niveaux de sécurité " peut ne pas rendre compte de manière adéquate de la " post-vie " des polymères plastiques. La section suivante développe l'argument selon lequel une approche plus nuancée et spécifique au contexte est nécessaire. Cette approche tient compte de la nature relationnelle complexe des polymères, des monomères et des autres additifs lorsqu'ils entrent en contact avec d'autres matières et matériaux dans divers environnements.
1.3. Combustion du polystyrène
La combustion incomplète (à des températures équivalentes à celles d'un feu domestique) du PS génère une myriade de produits, notamment
• du styrène,
• des HAP, dont le fluoranthène, qui s'est avéré cancérigène dans des études sur des souris [35, 36] et que le CIRC a classé comme cancérigène du groupe 3 (c'est-à-dire non classifiable quant à sa cancérogénicité pour les humains).
Des inquiétudes ont également été soulevées quant au danger que représentent les PS lors d'incendies de maisons ou de bâtiments commerciaux ou lors de l'élimination des PS par combustion, en raison des toxines qu'ils libèrent lors de la combustion, en particulier lorsqu'ils sont incinérés comme déchets ménagers dans les zones résidentielles.
Le National Bureau of Standards Center for Fire Research a identifié 57 produits chimiques libérés lors de la combustion du PSE. Parmi ces produits, les plus toxiques sont peut-être
• les HAP,
• le noir de carbone (c'est-à-dire la suie abondante produite par la combustion du PSE)
• et le monoxyde de carbone [11].
L'utilisation de XPS et de PSE extrudés dans la construction de bâtiments est également un sujet de préoccupation en raison de la persistance, de la toxicité et de l'écotoxicité du retardateur de flamme bromé HBCD utilisé dans la fabrication de ces mousses de PS.
En réponse à ces préoccupations croissantes, l'UE (dans le cadre de la Convention de Stockholm) a interdit l'utilisation, l'importation ou l'exportation du HBCD le 26 novembre 2015 [37].
2. Polystyrene and food safety
Le PS peut être dangereux pour la santé humaine dans les circonstances suivantes :
• Consommation d'animaux marins contaminés par les monomères et additifs résiduels du PS et les POP adsorbés sur le PS ;
• Inhalation de gaz créés lorsque le PS est chauffé ou brûlé ;
• Exposition chimique lors de la fabrication du PS ;
• Et exposition à l'ozone troposphérique causée par les HFC lors de la fabrication du PS.
Dans cette section, nous examinerons la possibilité que les contenants alimentaires en PS qui ont été exposés à certaines conditions [graisses (par exemple, la vitamine A) et chaleur] puissent augmenter le potentiel de migration des contaminants du styrène dans les aliments et les corps. De nouvelles recherches scientifiques soulèvent des doutes quant à la sécurité des aliments en contact avec le PS dans certaines conditions. L'une de ces conditions a été reconnue par les directives de la FDA américaine dans le contact avec des matières grasses au-dessus de la température ambiante [22, 38, 39]. En 2014, le panel sur les matériaux en contact avec les aliments, les enzymes, les arômes et les auxiliaires technologiques (CEF) de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a mené une étude demandée par l'Agence des normes alimentaires (FDA) du Royaume-Uni. Ils ont conclu ce qui suit :
... substances (butadiène, acrylate d'éthyle, méthacrylate de méthyle, styrène) copolymère, (butadiène, acrylate d'éthyle, méthacrylate de méthyle, styrène) copolymère réticulé avec du divinylbenzène et (butadiène, acrylate d'éthyle, méthacrylate de méthyle, styrène) copolymère réticulé avec du 1, 3-butanediol diméthacrylate, sous forme nanométrique, ne posent pas de problème de sécurité pour le consommateur s'ils sont utilisés comme additifs, seuls ou en combinaison, jusqu'à un total de 10% p/p dans le PVC non plastifié utilisé en contact avec tous les types d'aliments à température ambiante ou inférieure, y compris le stockage à long terme [40].
Cependant, le PS domestique n'est pas toujours utilisé en contact avec les aliments à température ambiante ;
• Les aliments sont souvent chauffés dans des récipients en PS dans des fours à micro-ondes ;
• Les gobelets et les récipients alimentaires en polystyrène sont le plus souvent utilisés pour la consommation de boissons chaudes.
Cela soulève à nouveau la question des niveaux sûrs de monomère de styrène et des conditions d'utilisation sûres lorsque les articles en PS sont exposés à un large éventail de conditions non testées introduisant un risque toxique.
Une étude notable soulignant la nécessité de prêter davantage attention à la lixiviation potentielle du styrène des récipients en PS dans les aliments est celle de Matiella et Hsieh [41]. Les chercheurs ont rapporté que du styrène monomère volatil a été trouvé dans les coquilles d'œufs après qu'ils aient été stockés pendant 2 semaines dans des récipients en PS dans des supermarchés. Les plats cuisinés avec ces œufs contaminés contenaient sept fois plus d'éthylbenzène et de styrène que ceux préparés avec des œufs de ferme frais non emballés dans du PS. Il n'est pas surprenant que l'American Chemistry Council (qui représente l'industrie du plastique) nie avec véhémence tout risque sanitaire posé par les emballages alimentaires en PS pour le public américain [42].
3. Discussion
Le dogme central de la toxicologie moderne est le principe de Paracelsus : "la dose fait le poisson" [43] (plus la dose est élevée, plus l'effet est important).
Cependant, certains monomères plastiques ont un impact biologique élevé à faible dose (par exemple, les imitations d'œstrogènes fonctionnent à 10-5 M), ce qui signifie que les régimes d'essai et les politiques qu'ils sous-tendent doivent être modifiés pour tenir compte de ces niveaux d'exposition à la contamination environnementale et alimentaire à l'état de traces [44]. Les régimes de tests et les " limites de sécurité " qui en découlent influencent considérablement ce qui est défini comme " dangereux " ou " sûr ".
Dans le cadre des régimes d'essai actuels, nous ne pouvons plus être certains de la production d'objets sans risque (on peut dire que rien n'est sans risque) [45]. Les tests de sécurité en laboratoire ne nous donnent pas forcément une indication claire de la manière dont les monomères peuvent agir dans divers contextes écologiques et biologiques, et des conséquences qui peuvent en résulter. Plus précisément, les régimes de tests de toxicité ne reproduisent tout simplement pas assez bien les systèmes environnementaux et les interrelations entre les polluants pour nous donner une indication fiable du devenir et du comportement des plastiques complexes dans l'environnement.
Les travaux des nouveaux matérialistes sont précieux pour éclairer la nature complexe des matériaux, la politique des régimes de tests et l'interprétation et la catégorisation de ce qui est "dangereux". Les objets, les discours, les identités et les politiques émergent à travers des relations particulières. Dans le cas présent, la question de savoir si les SP sont "dangereux" ou non dépend largement de la manière dont les scientifiques établissent les régimes d'essai et catégorisent, analysent et interprètent les données. L'éthique de la catégorisation des SP comme " dangereux " (ou non) n'est pas fixe et prédéterminée ; elle évolue et se déploie au fur et à mesure que les découvertes scientifiques et leurs interprétations sont négociées [3].
L'approche actuelle pour définir quelque chose comme "dangereux" ou "sûr" implique une focalisation presque singulière (par exemple, sur le monomère de styrène). Cependant, si nous voulons gérer en toute sécurité la production, la consommation et l'élimination des PS, nous devons examiner minutieusement la vie et l'après-vie de chaque composant utilisé dans la production de chaque produit PS dans le contexte de son devenir et de son comportement dans l'environnement. Cela implique les engagements de ses additifs et de ses produits finis prévus avec d'autres matières, matériaux et systèmes écologiques et biologiques. Cela remet en question les termes "produit final de PS" et "fin de vie". Si le "produit final" ou la "fin de vie" du produit est défini comme le moment où le produit ne remplit plus sa fonction initiale, nous ne tenons pas compte des impacts continus du produit sur les corps et les environnements longtemps après qu'il soit considéré comme "défunt". La toxicité du PS se poursuit longtemps après sa vie utile.
Les nouveaux matérialismes exigent également une approche mobile. Il s'agirait de suivre les objets en PS et leurs interrelations avec d'autres choses. Il s'agit d'un appel à réimaginer les SP sous leurs diverses formes comme instables et impermanents, avec des conséquences et des trajectoires indéterminées. Il s'agit également d'un appel politique à examiner la manière dont les SP sont culturellement construits comme " dangereux " ou " sûrs " et par qui : une préoccupation qui s'inscrit dans ce qui a été récemment appelé " la ¬politique des ¬plastiques " [46, 47]. En outre, cet examen pourrait englober l'impact cumulatif des substances dans les corps. Par exemple, les substances chimiques auxquelles les êtres humains sont exposés par le biais de l'alimentation et de l'environnement peuvent avoir des effets additionnels sur le plan physiologique et toxicologique et doivent donc être considérées ensemble plutôt qu'individuellement [32].
Ce chapitre rappelle également que le terme "déchets ménagers" est mal choisi car il implique une sorte de délimitation simpliste de l'espace, alors que les PS entrent dans la maison et ne peuvent être retirés qu'intentionnellement, intacts, en tant que "déchets" solides. Pourtant, les déchets ménagers PS ne peuvent jamais être entièrement et efficacement "gérés" par les infrastructures de gestion des déchets jusqu'à leur lieu de repos final dans les décharges ou les centres de recyclage où ils disparaissent comme par magie de nos vies et n'ont plus d'impact sur l'environnement. Les articles PS qui entrent dans les foyers proviennent souvent de lieux éloignés, de composants divers et de processus industriels (avec des niveaux de réglementation variables). Ils pénètrent dans les corps et s'entremêlent avec d'autres matériaux et matières dans le ménage, tandis que d'autres objets solides PS sont considérés comme des "déchets" et que leurs composants chimiques invisibles, non gouvernés et désormais en liberté, se déplacent. Ils quittent les ménages pour poursuivre leur voyage imprévisible vers les décharges ou pour avoir un impact sur d'autres écosystèmes et corps. En dehors des structures réglementaires et technologiques des politiques et des systèmes de gestion des déchets, les types de risques posés par les SP sont encore plus difficiles à détecter et à atténuer..

Comme nous le rappelle Liboiron, la "post-vie" des objets produits industriellement est la partie la plus longue de leur vie" [7]. Cela signifie que nous ne pouvons plus limiter nos analyses et nos déterminations de la nature dangereuse des PS aux espaces délimités de l'usine, du magasin de détail, de la maison, de la décharge, de l'environnement marin et de leur retour dans l'assiette du consommateur via la chaîne alimentaire. Cela dit, devons-nous continuer à traiter les polymères et les monomères comme des points d'analyse distincts dans le développement de la législation, de la politique et de l'activisme autour des déchets dangereux et suivre chacun d'entre eux à travers tous ces espaces et au-delà ? Ou en combinaison ? Et avec d'autres matières lorsqu'ils se déplacent dans ces espaces ? Comment déterminer les niveaux de sécurité, ou si un PS est, ou n'est pas, "dangereux" (compte tenu des contingences et contextes infinis et indéterminés des interrelations des PS avec d'autres produits chimiques et corps) ? Et qui détermine la sécurité des PS lorsque cette détermination dépend de valeurs et de programmes culturels préexistants [48] ?
Si les humains ont la capacité de produire des PS, nous ne pourrons jamais les faire disparaître lorsqu'ils ne rempliront plus leur fonction, souvent à court terme. Cependant, au rythme actuel de consommation, 33 milliards de tonnes de plastique supplémentaires seront produites d'ici 2050. Rochman et al. suggèrent que si les plastiques les plus problématiques étaient immédiatement classés comme dangereux et remplacés par des alternatives sûres, ce taux pourrait être réduit à 4 milliards de tonnes [6]. Le PVC, le polystyrène, le polyuréthane et le polycarbonate représentent 30 % de la production totale de plastique. Ils sont considérés comme des plastiques "prioritaires" par Rochman et son équipe car ils sont particulièrement difficiles à recycler et sont composés de matériaux potentiellement toxiques. Cependant, comme nous l'avons dit, ces plastiques ne peuvent être considérés comme "dangereux" que dans certains contextes biophysiques ou écologiques. Cela signifie-t-il que nous devrions continuer à produire ces plastiques et chercher des moyens de garantir que ces scénarios dangereux ne se produisent pas ?
Ou bien la possibilité que les PS se trouvent dans des contextes où ils sont dangereux est-elle inévitable, ce qui signifie qu'une interdiction générale de la production de ces plastiques est la seule option possible ?
Ce chapitre a soulevé plus de questions qu'il ne peut y répondre. Nous espérons toutefois qu'il aura permis d'attirer l'attention sur la "vivacité" [1] des PS. La qualité matérielle des PS (leur matérialité) leur permet de passer à travers les mailles du filet de l'intention humaine, et d'échapper à l'infrastructure de gestion des déchets, au système économique et aux politiques et législations conçues pour les contenir, en tirer profit et nous protéger. Nous avons créé ces matières indésirables et, comme la boîte de Pandore, elles ont échappé aux systèmes de gestion humains. Nous devons maintenant les capturer, ne serait-ce que dans notre esprit, si nous voulons agir pour atténuer les risques réels et futurs qu'elles représentent pour la vie humaine et non humaine, à l'intérieur et à l'extérieur des foyers.


Source : METTRE EN VALEUR OU BANNIR LE POLYSTYRÈNE - APPROCHES DANS UN CADRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le développement de la production industrielle du PS a débuté vers 1925. Les premiers succès ont été obtenus en Europe en 1930, plus spécifiquement en Allemagne, par les usines de IG Farbenindustrie.
• Aux États-Unis, la première production à l’échelle industrielle a été réalisée en 1938 par Dow Chemical Company (Maul et autres, 2012).
Plus de 90 % de la production de styrène provient de la déshydrogénation de l'éthylbenzène fabriqué à partir du benzène et de l’éthylène (Sfeir et Vignes, 2008).
Sa formule chimique est (C8H8)n. Il ne contient que du carbone et de l’hydrogène comme éléments chimiques.
Les produits commerciaux sont fabriqués à partir du PS atactique caractérisé par un arrangement irrégulier des atomes; il est amorphe et ne peut cristalliser.
Deux procédés de polymérisation sont actuellement utilisés pour la fabrication du PS :
• La polymérisation radicalaire en suspension
• La polymérisation radicalaire en masse.
Pour empêcher la polymérisation à basse température, lors du stockage et du transport du styrène liquide, le monomère est stabilisé avec des inhibiteurs tels que le 4-tert-butylcatéchol (Maul et autres, 2012).
Il existe trois formes de polystyrène :
• PS standard (cristal),
• le PS choc (High Impact Polystyrene (HIPS))
• et le PS expansé (PSE).
Polystyrène standard (cristal)
Ce PS est également appelé
• Le polystyrène d’utilisation général (General Purpose Polystyrene (GPPS))
• ou bien le polystyrène rigide (PSR).
C’est un polymère
• Amorphe,
• Transparent,
• Brillant,
• Rigide,
• Cassant
• Et pouvant être coloré.
Il est souvent appelé PS cristal à cause de son aspect transparent.
C'est le premier PS obtenu suite à la polymérisation. Toutes les autres formes du PS sont obtenues par modification de celui-ci.
Le PS cristal peut également être façonné par injection et des pièces moulées, comme des gobelets transparents ou des boîtiers de Digital Versatile Disc (DVD), sont obtenues. Dans ce cas, il porte le nom de PS injecté.
Polystyrène choc (cristal)
Ce matériau résulte de la polymérisation du styrène en présence d’un élastomère renforçant. Généralement, le polybutadiène y est inséré à cette fin.
Le PS choc est également un polymère amorphe constitué de deux phases distinctes :
• L’une continue, composée de PS, appelée matrice
• Et l’autre discontinue comprenant des nodules de polybutadiène dispersés dans la matrice.
La couleur du PS choc va de translucide à opaque, car les deux phases n’ont pas le même indice de réfraction.
Sa résistance au choc est aussi une conséquence de cette structure à deux phases. Le niveau de résistance est lié à la teneur en polybutadiène (Heim et autres, 2002 et Heim et autres, 2012).
Les PS chocs supportent des impacts plus importants que le PS normal.
Polystyrène expansé
Il existe deux types de PSE :
• Le PS expansé moulé
• et le PS expansé extrudé.
Le polystyrène expansé moulé (PSE-M) est obtenu à partir d’un PS expansible composé de perles de PS (billes sphériques) de type standard (cristal) contenant un agent d'expansion (un solvant à forte tension de vapeur, p.ex. le pentane) ajouté lors de la polymérisation du PS (Beghin, 1998a et Beghin, 1998b).
Le polystyrène expansé moulé (PSE-M) est obtenu à partir d’un PS expansible composé de perles de PS (billes sphériques) de type standard (cristal) contenant un agent d'expansion (un solvant à forte tension de vapeur, p.ex. le pentane) ajouté lors de la polymérisation du PS (Beghin, 1998a et Beghin, 1998b).
Ces perles subissent l’expansion par effet thermique (mélange avec de la vapeur d’eau), leur volume peut atteindre 60 fois le volume des perles préexpansion.
Elles sont ensuite stabilisées puis soudées entre elles dans des moules, par un nouveau chauffage à la vapeur.
Il est important de préciser qu’auparavant les chlorofluorocarbures (CFC) étaient utilisés comme agent d'expansion. Suite à leur identification comme substances appauvrissantes de la couche d’ozone (SACO), ces derniers ont été retirés du marché. Suite à leur identification comme substances appauvrissantes de la couche d’ozone (SACO), ces derniers ont été retirés du marché.
Le polystyrène expansé extrudé (PSX) est obtenu à partir d’un procédé d’extrusion. Le plus répandu est connu sous le nom direct gazing ou expansion physique.
Il consiste à
4. Faire fondre sous pression dans une extrudeuse des granulés de PS cristal,
5. puis à mélanger au polymère fondu un (ou des) agent(s) de nucléation et le (ou les) agent(s) d'expansion liquide(s) ou gazeux.
6. Le mélange est maintenu sous pression et poussé à travers la filière.
La plaque ou la feuille expansée obtenue est ensuite refroidie (Wyart, 2008).
Cette méthode permet la fabrication de matériaux faits de microbulles ; des isolants de plus haute densité sont ainsi obtenus.
1.1.3 Quelques propriétés du polystyrène
Propriétés électriques et thermiques
Les polymères styréniques possèdent de bonnes propriétés d’isolation électrique. Ils peuvent recevoir des additifs pour devenir antistatiques ou conducteurs. Ils conduisent faiblement la chaleur.
Comportement au feu
Les polymères styréniques sont facilement combustibles et dégagent une odeur sucrée. Lors d’une combustion, ils se décomposent vers 300 °C en formant du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d’eau, mais les combustions incomplètes ajoutent de l’oxyde de carbone (CO).
Puisque toutes les combustions ouvertes utilisent l’air contenant 78 % d’azote en plus de l’oxygène, des oxydes d’azote sont toujours présents.
Pour améliorer leur tenue au feu, des additifs ignifugeants sont ajoutés pour certaines applications (Heim et autres, 2002). La combustion ajoutera alors les produits de décomposition de ces ignifugeants.
Vieillissement
Une exposition prolongée à l’extérieur provoque l’oxydation des polymères styréniques. La couche superficielle des objets devient jaunâtre et s’effrite.
L’incorporation d’agents protecteurs ou la coloration permet d’améliorer la résistance au vieillissement (Heim et autres, 2002). Des produits de décomposition complémentaires résulteront de la combustion.
Résistance aux produits chimiques – Corrosion
Les PS sont facilement attaqués par de nombreux solvants organiques. Leur résistance aux produits inorganiques (comme des solutions aqueuses) et aux produits alimentaires est bonne.
Ils ont une bonne résistance
• aux acides,
• bases,
• aux agents oxydants et réducteurs.
Les PS gonflent ou se dissolvent au contact des acides concentrés et des hydrocarbures.
Leur stabilité dimensionnelle (capacité à maintenir ses dimensions face aux variations de température, d’humidité et à certaines charges physiques) est excellente (Heim et autres, 2012 et Carraher, 2011).
Autres propriétés
Le PS possède un pouvoir calorifique élevé compris entre 31 700 et 41 200 kJ/kg.
Il est imperméable et a une très faible absorption d’eau.
Comme tous les polymères basés sur une chaîne d’hydrocarbure, le PS est classé comme non biodégradable dans un horizon séculaire
1.2 Utilisation du polystyrène
Le PSE présente certaines caractéristiques qui favorisent son utilisation dans diverses applications : il est léger, composé de 98 % d’air et de 2 % de matière solide, ce qui limite d’autant l’impact sur le poids.
• Il confère une protection aux produits fragiles suremballés.
• Ses propriétés d’isolant thermique permettent de garder les aliments au chaud ou au froid.
Le PSE est abondamment utilisé et très prisé pour des emballages alimentaires, des contenants, des plateaux, etc. Il est également utilisé pour la fabrication de vaisselles à usage unique.
Sa constitution d’alvéoles remplies d’air procure au PSE d’exceptionnelles propriétés d’amortissement aux chocs.  Emballages protecteurs pour l’expédition de matériel électronique et autres articles fragiles, pour l’emballage d’équipements électroniques comme les téléviseurs, les ordinateurs et les équipements stéréo.
Les propriétés de stabilité, de durabilité et d’insensibilité à l'action de l'humidité du PSE favorisent sa large utilisation dans l’isolation thermique, dans le secteur du
• Bâtiment,
• De la construction
• Et du froid (camions frigorifiques, glacières et chambres frigorifiques).
Il est également utilisé en milieu agricole (contenants de semis et bacs à fleurs) pour le peu de développement des bactéries et moisissures qu’il permet.
Le PS standard est utilisé pour des applications où la transparence et la rigidité sont nécessaires. Il est utilisé dans des produits tels que
• des couverts,
• des tasses,
• des récipients de yogourt, de boulangerie et de fruits et légumes.
Les boîtes de Petri et autres contenants de laboratoire tels que tubes à essai et microplaques sont également faits à base de PS.
Le PS est très utilisé dans les jouets, les équipements récréatifs et les articles ménagers.
l est utilisé dans le domaine de l’audiovidéo :
• boitiers de Compact Disc (CD) et de DVD,
• parties de téléviseurs,
• parties de chaîne stéréo.
Le PS choc est utilisé lorsqu’une résistance élevée aux chocs est recherchée. Les téléviseurs, dans les modèles les plus récents, sont constitués d’environ 20 % en poids de plastique et de 90 % de PS choc non ignifugé (CRIQ, 2009). On le retrouve également dans les électroménagers.
Marché du polystyrène au Québec
Cascades, Dyne-A-Pak, Legerlite, Polymos ou Polyform, Isolofoam, ce ne sont là que quelquesunes des entreprises québécoises spécialisées dans la fabrication de produits en PS.
Dans le seul segment de la barquette de mousse de PS destinée au secteur alimentaire, Cascades et Dyne-a-Pak s’accaparent une part importante du marché canadien et ces deux entreprises sont bien présentes dans le nord-est des États-Unis.
Les entreprises de transformation des produits laitiers comme Danone, Ultima (ïogo) et Liberté fabriquent elles-mêmes, dans certains cas, leurs contenants de yogourt en PS utilisant le procédé form and fill.
Ces conditionneurs laitiers produisent au Québec la grande majorité de tous les yogourts vendus au Canada.

1.4 Sources du polystyrène post utilisation
Il existe trois sources de PS post utilisation :
• le PS postindustriel,
• le PS postcommercial
• et le PS postconsommation.
1.4.1 Polystyrène postindustrie
Le PS postindustriel désigne les pièces de PS (standard, expansé ou choc) qui rejoignent les rebus des fabricants des divers produits à base de PS.
Générées dès l’usine, elles ne se rendent pas dans le secteur commercial.
Ces rebus peuvent être composés de
• Chutes,
• Découpes à l’emporte-pièce,
• Rejets causés par l’inspection d’assurance qualité,
• Etc
Dans certains cas, les résidus postindustriels se recyclent plus simplement que les résidus postconsommation. Généralement produits en grande quantité et exempts de contamination, leur recyclage est facilité (Recyc-Québec, 2008).
1.4.2 Polystyrène postcommercial
Le PS postcommercial est défini comme étant le PS (standard, expansé ou choc) qui se retrouve dans les rebus du secteur commercial et qui ne se rend pas jusqu’au consommateur.
À titre d’exemple : produits d’emballages, enseignes de magasins, etc. En 2006, 250 tonnes de PS ont été récupérées dans le secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) (Recyc-Québec, 2008)
1.4.3 Polystyrène postconsommation
Le PS postconsommation est défini comme étant les emballages, contenants et produits en PS (standard, expansé ou choc) achetés par le consommateur, utilisés puis jetés.
La plupart des débouchés pour le recyclage du PS utilisent du PS postindustriel ou postcommercial, plus propre et collecté hors collecte sélective municipale (ÉEQ et Recyc-Québec, 2011a).
Limite du recyclage
• Les coûts élevés du transport en raison de sa faible densité s’il n’est pas densifié,
• les coûts reliés au tri et au conditionnement du PS,
• la contamination des contenants utilisés en alimentation
• et le manque de débouchés industriels
au Québec sont d’autres facteurs limitant la mise en valeur du PS postconsommation.
2. IMPACTS DU POLYSTYRÈNE SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE
2.1.1. Polystyrène d’utilisation générale
En 2011, la Division Eastern Research Group Inc de Franklin Associates a réalisé aux États-Unis une étude intitulée cradle-to-gate life cycle inventory of nine plastic resins and four polyurethane precursors. Cette étude fait état, entre autres, des émissions produites dans l’environnement du berceau jusqu'à l’obtention de la résine d’utilisation générale et de la résine de PS choc.

Émissions atmosphériques
Les émissions atmosphériques rapportées dans cette analyse et qui contribuent au réchauffement de la planète sont principalement le CO2 dérivé de combustibles fossiles, le méthane et l’oxyde de diazote aussi connu sous le nom d’oxyde nitreux.
En considérant un potentiel de réchauffement globale sur 100 ans de :
• CO2 = 1,
• CH4 = 25
• N2O = 298 (United States Environmental Protection Agency, 2011),
En combinant les émissions liées au procédé et celles liées aux combustibles, pour une production de 1000 kg de résine de PS d’utilisation générale, 3242 kg d’équivalent CO2 sont émis. Le CO2 d’origine fossile compte pour 84,82 % de ces émissions.
Le méthane fait partie de la liste des substances toxiques de l’annexe 1 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) (Environnement Canada, 2013d)
Le N2O n'est pas classé comme étant toxique, mais cette substance reste contrôlée en vertu de l'annexe 1 de la LCPE (Environnement Canada, 2013e).
Le monoxyde d'azote (NO) rejeté au cours de la combustion s'oxyde rapidement en NO2 dans l'atmosphère.
Le NO2 à l'état brut ainsi que ses dérivés acides et nitratés peuvent nuire à la santé humaine et à l’environnement. Avec les composés organiques volatils (COV), le NO2 est l'un des deux principaux polluants responsables de la formation de l'ozone troposphérique (Environnement Canada, 2013a).
Le SO2 à l’état brut ainsi que ses dérivés acides et sulfatés peuvent nuire à la santé humaine et à l’environnement (Environnement Canada, 2013b). Les particules de nitrates (dérivés du NO2) ou de sulfates, en se combinant avec d’autres composés présents dans l’atmosphère, tels que l’ammoniac, deviennent un facteur important de la formation des particules de moins de 2,5 microns (P2,5) qui sont inhalables et qui ont des effets nocifs sur la santé de la population et l’environnement (Environnement Canada, 2013a et Environnement Canada, 2013b).
Le CO est un gaz toxique, produit d’une combustion incomplète de combustibles carbonés. Le CO peut avoir une incidence notable sur la santé humaine. Il pénètre dans le sang par les poumons et forme la carboxyhémoglobine, un composé qui inhibe la capacité du sang à transporter l’oxygène aux organes et aux tissus (Environnement Canada, 2013c)
Déchets solides
La production de 1000 kg de résine de GPPS génère au total 110 kg de déchets solides soit 11 % de la masse de la résine produite. Cette 24 information demeure cependant incomplète du fait que les matières composant les déchets solides, les solides dissous et en suspension ne sont pas identifiées.
2.1.2 Polystyrène choc

Voir plus étude)
2.1.2 Polystyrène choc

2.2 Impacts liés au styrène
2.2.1 Sources d’expositions au styrène
Selon l’U.S. Department of Health and Human Services de l’ATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease Registry), l’exposition au styrène peut se faire de différentes manières:
• En respirant de l'air intérieur qui est contaminé par des vapeurs de styrène provenant de matériaux de construction, de la fumée de cigarette ou de l'utilisation de la photocopieuse (les copolymères de styrène sont fréquemment utilisés dans le toner liquide pour les photocopieurs et les imprimantes)
• En respirant les gaz d'échappement des automobiles
• En respirant l'air contaminé en milieu de travail ou lors du contact de la peau avec le styrène liquide et les résines
• En buvant de l’eau contaminée ou en se baignant dans de l'eau contaminée;
• En vivant à proximité d'installations industrielles ou de sites de déchets dangereux
• En mangeant de la nourriture emballée dans des contenants en polystyrène : de faibles quantités de styrène peuvent être transférées à la nourriture par l’intermédiaire de matériau d'emballage à base de styrène;
• Par l'ingestion de faibles niveaux de styrène présent naturellement dans une variété d'aliments tels que les fruits, les légumes, les noix, les boissons et les viandes (ASTDR, 2011 et ASTDR, 2012)
Les déversements du styrène dans l’environnement, lors de son transport ou de toute autre activité, sont une autre source d’exposition au styrène.
2.2.2 Devenir du styrène dans l’environnement
Dans l’environnement, le styrène peut être retrouvé dans l'air, l'eau et le sol, suite à une émission durant la fabrication, l'utilisation et l'élimination des produits à base de styrène : - Le styrène se décompose dans l'atmosphère sous l’action de la lumière avec une demi-vie de 7 à 16 heures; - Une importante fraction du styrène libéré dans l'eau se volatilise dans l'atmosphère; - Le styrène est modérément mobile dans le sol et se dégrade dans des conditions aérobies; - La bioconcentration ne semble pas être importante pour le styrène. (ASTDR, 2012 et ASTDR, 2011).
L’air en milieu rural ou en banlieue contient généralement des concentrations plus faibles de styrène que l'air urbain. L'air intérieur contient souvent des niveaux plus élevés de styrène que l'air extérieur, soit :
• 0,06 à 4,6 parties par milliard (ppb) dans l'air extérieur;
• 0,07 à 11,5 ppb dans l'air intérieur (ASTDR, 2010).
L'USEPA (United States Environmental Protection Agency) a déterminé que l'exposition au styrène dans l'eau potable à des concentrations de 20 parties par million (ppm) pendant 1 jour ou de 2 ppm pendant 10 jours ne devrait pas provoquer d’effets indésirables chez un enfant.
OSHA (Occupational Health and Safety Administration) a limité l'exposition des travailleurs à une moyenne de 100 ppm pour une journée de travail de 8 heures et une semaine de travail de 40 heures. Un effet sur la santé a lieu si l’individu respire des niveaux élevés de styrène (plus de 1000 fois plus élevés que les niveaux normalement observés dans l'environnement).
Des effets sur le système nerveux tels que
• les changements dans la vision des couleurs,
• de la fatigue,
• sensation d'ébriété,
• temps de réaction ralenti,
• problèmes de concentration,
• ou des problèmes d'équilibre peuvent être éprouvés.
Ces problèmes de santé sont observés chez les travailleurs exposés au styrène.
La perte auditive a été observée chez les animaux exposés à des concentrations très élevées de styrène. Des changements dans la muqueuse du nez et des dommages au foie ont également été observés chez les animaux exposés à des concentrations élevées de styrène, toutefois, les animaux peuvent être plus sensibles que les humains à ces effets (ASTDR, 2010 et ASTDR, 2012).
Effet cancérogène
Le Centre international de recherche sur le cancer a classé le styrène dans le groupe 2B des agents pouvant être cancérogènes pour l’homme. Cette catégorie est utilisée pour les agents, mélanges et circonstances d'exposition pour lesquels il existe des preuves limitées de cancérogénicité chez l'homme et des preuves de cancérogénicité moins que suffisantes chez les animaux de laboratoire
Par contre, le métabolite principal du styrène (styrène-7,8-oxyde) est considéré comme génotoxique et cancérogène pour l’animal.
Il serait probablement cancérogène pour l’humain, d’où son classement dans le groupe 2A. Cette catégorie est utilisée lorsqu'il existe des preuves limitées de cancérogénicité chez l'homme et des preuves suffisantes de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire (Bonnard et autres, 2012 et International Agency for Research on Cancer (IARC), 2002).
Effet sur la reproduction
Les résultats obtenus dans les études existantes sont contradictoires.
Effet sur le développement
Des études réalisées durant des expositions professionnelles n'ont pas trouvé une augmentation de l’apparition de malformations congénitales ou une diminution du poids à la naissance. Toutefois, l'exposition à d'autres produits chimiques et le manque d'informations sur les niveaux d'exposition compliquent l'interprétation des résultats. Des études professionnelles complémentaires sont donc nécessaires pour une évaluation adéquate. Des études sur le développement chez les animaux exposés au styrène par inhalation ou par voie orale n'ont pas trouvé des effets sur le fœtus, le poids à la naissance, ou la présence d’anomalies. Cependant, plusieurs études ont rapporté des effets sur le développement neurologique ou sur la reproduction.
2.3 Impacts liés aux produits en polystyrène
Certains impacts relatifs au polymère, comme l’utilisation dans le passé d’un agent d’expansion actuellement interdit, l’utilisation actuelle d’un retardateur de flamme (l’hexabromocyclododécane), la pollution des berges et la pollution marine causées par les débris de PS qui se retrouvent dans la nature feront l’objet de cette section.
2.3.2 Impacts liés aux retardateurs de flammes
L’hexabromocyclododécane (HBCD) est
• le troisième retardateur de flamme bromé le plus utilisé au monde
• et le premier du marché européen en termes de volume (Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), 2012).
Un comité d’experts sous l’égide de l'Organisation des Nations unies (ONU) a recommandé que le HBCD soit interdit de commercialisation sur le marché mondial afin de protéger la santé humaine et l'environnement. Le HBCD s’utilise principalement dans le PS expansé et extrudé. Il s’emploie également dans le PS choc pour les équipements électriques et électroniques. Ce retardateur de flamme est également utilisé dans les panneaux d’isolation en PS.
Le Comité d’étude des polluants organiques persistants, un organe subsidiaire de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP), a adopté une recommandation visant à inclure le HBCD à l'annexe A de la Convention pour son élimination, avec des dérogations spécifiques pour le PS expansé et extrudé afin de donner un délai aux pays pour trouver des substituts plus sûrs (Secretariats of the Basel, Rotterdam and Stockholm Conventions, 2012).
Les bâtiments isolés avec des PS contenant de l'HBCD ou du CFC pour les anciennes constructions ainsi que les autres produits à base de PS et contenant de l'HBCD sont donc devenus une source de pollution qui va induire des coûts de traitement élevés à l'avenir. En raison de la dangerosité de certains de leurs composants, ceux-ci doivent être traités séparément et ne doivent plus suivre les filières de gestion des MR traditionnelles.
2.3.3 Pollution des berges et pollution marine
Actuellement, au Québec, le PS postconsommation est majoritairement éliminé dans des sites d’enfouissement. Toutefois, des quantités de ces MR se retrouvent dans la nature.

[..]
En Californie, selon une étude du ministère des transports pour la période 1998-2000, le PS représentait 15 % du volume total de déchets récupérés dans les collecteurs des eaux pluviales. D'autres matières, telles que le plastique malléable (16 %), film plastique (12 %) et du papier (14 %), ont été également retrouvées (California Integrated Waste Management Board, 2004)
L’inventaire du cycle de vie du berceau à la résine, pour la résine de GPPS et la résine de PS choc, a été mené pour la Division plastique de l'American Chemistry Council (ACC)

oui